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Entre religieux et politique, Notre-Dame attire le monde pour sa renaissance

La jeune femme, arrivée mercredi de Vancouver (Canada), savait qu'elle n'aurait pas la moindre chance de s'approcher de l'édifice le week-end de sa réouverture, encore moins d'y entrer. "Mais je vais essayer de rester là aussi longtemps qu’ils me laisseront y être", s'amuse-t-elle depuis le Petit-Pont Lustiger, qui offre une vue sublime sur Notre-Dame.

Autour d'elle, des barrières métalliques et des cordons de forces de l'ordre.

Béret bleue sur la tête, Noëlle Alexandria n'a d'yeux que pour la cathédrale. "C'est incroyable. Quand ils ont annoncé que la reconstruction prendrait cinq ans, je ne pensais pas que ça serait possible, je ne pensais même pas le voir de mon vivant", admire-t-elle.

De quoi justifier les mesures de sécurité draconiennes prises pour limiter l'accès à la cathédrale, avec le déploiement de plus de 6.000 policiers et gendarmes dans la capitale.

Les plus chanceux étaient donc les matinaux, quand le dispositif policier était encore relativement souple et la météo, qui a bouleversé le programme des cérémonies à cause de fortes rafales de vent attendues par Météo-France, plus clémente.

D'autres, arrivés plus tard comme Cathie Lang, sont perdus. Venue spécialement d'Allemagne pour un voyage d'une semaine planifié autour de la réouverture de Notre-Dame, la professeure de 53 ans interroge les passants: Comment s'approcher ? Où sont les écrans ? Cette habituée de la capitale déplore une organisation "chaotique".

"Personne ne sait", s'impatiente-t-elle. "J'ai demandé à trois gendarmes. Tout est barré".
"Trop peu de place"
Joe, un négociant en cigares de 65 ans vivant à Philadelphie qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, a profité de quelques jours de congés après un voyage d'affaires pour admirer "une des églises les plus magnifiques au monde".

Avant de s'envoler dimanche pour les États-Unis, "j'ai essayé de m'approcher le plus possible de Notre-Dame", ajoute-t-il, saluant la venue de Donald Trump et d'autres chefs d’État. "Je pense que c'est une chose formidable qu'il soit ici et qu'il y ait tous ces dignitaires. C'est tout simplement formidable".

D'autres auraient préféré que les cérémonies gardent un côté plus intimiste.

Dominique Terreran, arrivé de Dijon à l'aube avec sa femme et sa fille, est déçu. Le postier de 62 ans, qui "était venu plusieurs fois voir les étapes" de reconstruction de l'édifice, rêvait de voir l'intérieur de Notre-Dame, enfin rénové.

Mais il en est conscient, "il y a trop peu de place pour le monde qui s'est déplacé".

S'il y parvient, il observera la cérémonie sur écran géant, afin d'entrevoir ce "monument symbolique, pour nous Chrétiens, mais aussi pour la France", jalousant toutefois une passante croisée plus tôt et qui a réussi à obtenir une place pour assister à la première messe ouverte au public dimanche.

Arrivés par le train de nuit de Toulouse, Marie et Raphaël Jean avaient pris leurs billets de train bien avant d'apprendre qu'ils ne pourraient qu'à peine s'approcher de la cathédrale.

Pas de regrets pour autant. Après des années à voir Notre-Dame "moche, toujours avec des échafaudages" lors de leurs séjours parisiens, "je la trouve vraiment belle, encore plus maintenant qu'elle a retrouvé sa flèche", juge Marie, une dentiste de 27 ans contente d'être arrivée tôt pour "en profiter tranquillement".

Raphaël, son époux, un étudiant en droit de 23 ans, déplore "un peu que le pape ne soit pas là", éclipsant le caractère religieux de la réouverture. Quant aux discussions politiques, alors que les spéculations vont bon train sur une rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, "si Notre-Dame peut veiller sur leur discussion, c'est bien...", sourit-il.

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