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La réouverture de Notre-Dame vue de l’étranger : "C’était comme retourner à l’époque médiévale"

Le New York Times mentionne une cathédrale "ressuscitée". Plus précisément, le critique architecture du célèbre quotidien américain, Michael Kimmelman, évoque une "sorte de miracle". Un parterre de chefs d’État et de personnalités a participé, samedi 7 décembre, à l’inauguration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, reconstruite après l’incendie de 2019. Cinq ans après son anéantissement par les flammes, qui avait ému le monde entier, ce chef-d’œuvre gothique du XIIe siècle a retrouvé son prestige ce week-end lors d’une réouverture historique. Une "façade en pierre calcaire rayonnante" et un intérieur "impeccable", résume le Wall Street Journal.

"C’était comme retourner à l’époque médiévale et revivre l’émerveillement à couper le souffle que la cathédrale Notre-Dame aurait inspiré au XIVe siècle", s’emballe le journal britannique The Guardian. Le quotidien britannique parle d’une "réalisation monumentale" pour le XXIe siècle. Même enthousiasme chez les rédacteurs du Times, quotidien de centre droit : "La première chose qui vous frappe à propos de Notre-Dame, c’est à quel point elle est claire et lumineuse maintenant ; cela et la richesse des couleurs de l’art qui orne ses murs." Le média en profite aussi pour rappeler que cette merveille architecturale a un prix, les 700 millions d’euros injectés dans ce projet de rénovation.

Par ailleurs, "la diplomatie était au centre de la soirée de célébration, en présence de 1 500 dignitaires, dont Donald Trump, Jill Biden et Volodymyr Zelensky", rappelle The Guardian. Pour les médias américains, cette réouverture était l’occasion d’assister aux premiers pas sur la scène diplomatique du président élu. "La cathédrale Notre-Dame a servi de toile de fond lumineuse au retour de Donald Trump", souligne la chaîne de télévision américaine CNN. Pour Politico, la cérémonie de réouverture sert "de nouveau chapitre à la bromance entre les deux présidents".

"Une respiration" dans une France en crise

La presse internationale n’est cependant pas dupe : elle voit dans ce coup de force géopolitique l’occasion pour Emmanuel Macron de conserver son influence à l’étranger, alors qu’il "s’efforce de stabiliser un gouvernement en ruine". Politico ironise : "Il n’y a pas de moment plus idéal, au milieu de la pire crise politique que la France ait connue depuis une génération, pour montrer ce que son pays fait de mieux." Même son de cloche en Espagne, dans les colonnes d’El Pais, qui voit l’inauguration de Notre-Dame comme "une respiration", alors que le mouvement politique et le leadership d’Emmanuel Macron "sont tombés en ruine".

La presse ibérique avait également ses propres préoccupations internes. En cause, l’absence remarquée du roi et de la reine d’Espagne. "La Maison du Roi a précisé qu’à aucun moment la présence de la famille royale à la cérémonie d’inauguration de la cathédrale Notre-Dame de Paris n’était prévue, et n’a fourni aucune explication sur les raisons de cette absence", déplore le média catholique El Debate. Côté italien, la Première ministre, Giorgia Meloni, a été accueillie chaleureusement par le président et la Première Dame, Brigitte Macron. "Beaucoup de sourires entre les trois et quelques blagues échangées en italien devant les photographes", semble se satisfaire le quotidien d’El Corriere Della Serra.

Au-delà des enjeux politiques, l’Irish Times profite de cette actualité française pour faire redécouvrir l’œuvre de Victor Hugo, "un roman tragique parisien du XIXe siècle qui tisse un casting de personnages riches et moralement diffus au-delà de Quasimodo." Enfin, le journal Le Soir en profite pour faire référence à leur propre chantier inachevé, le Palais de Justice, en construction depuis quarante ans. "S’il s’agit d’un miracle, alors il faut continuer de prier", soupirent-ils.

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