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En mathématiques, les inégalités filles-garçons apparaissent dès le CP : la preuve en chiffres

Tous les quatre ans, le ministère de l’Education nationale reçoit en avant-première les résultats de l’étude Timss (pour "Trends in International Mathematics and Science Study", soit "étude des tendances internationales en mathématiques et sciences") qui fait référence en la matière. Cette année, la rue de Grenelle note "une stabilisation des résultats en mathématiques et en sciences en France entre 2019 et 2023", mais derrière cette affirmation, deux points d’inquiétudes sont à relever.

D’abord, il faut noter que l’étude donne les résultats en fonction d’une moyenne standardisée de 500 points. Autrement dit, tous les résultats sous la barre des 500 sont inférieurs à la moyenne des pays de l’OCDE. Les garçons ont donc obtenu un résultat moyen de 4 points sous la moyenne et les filles… de 27 points.

Là se trouve le second constat alarmant : en France, l’écart entre les filles et les garçons scolarisés en classe de CM1 se creuse en mathématiques et en sciences.

Il en va de même pour les élèves en classe de quatrième : les garçons obtiennent en moyenne 12 points de plus que les filles en mathématiques et 5 points de plus dans les matières scientifiques. Ces chiffres sont à peu près semblables à ceux de la moyenne des pays de l’OCDE, mais la France ne fait pas figure de bon élève pour autant. Ces écarts sont bien moins importants dans les pays scandinaves ou bien même en Turquie, un pays qui n’est pourtant pas souvent cité comme modèle dans les classements éducatifs.

Comment expliquer ce décrochage ? Les réponses sont à chercher dès l’école élémentaire. Une étude de l’université Paris Dauphine-PSL a ainsi démontré que l’apparition des écarts de niveau apparaissait entre le début du CP et le début du CE1. En arrivant à l’école élémentaire, les élèves ont un niveau à peu près équivalent en maths mais des disparités apparaissent en quelques mois. En passant au niveau supérieur, le rang moyen des filles est inférieur à celui des garçons pour toutes les activités mathématiques, y compris les plus basiques.

Les difficultés en mathématiques des Français ne sont pas un phénomène récent. Lors d’une tribune datant de 2022, quelques mois avant l’élection présidentielle, des chefs d’entreprise s’étaient notamment alarmés de ce faible niveau et des risques que cela faisait peser sur la compétitivité de notre pays.

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