Marchés, en bref : commerce international, Chine/États-Unis, RU/UE, Royaume-Uni, Chine
Commerce international : Allianz Trade a revu à la baisse ses perspectives de croissance du commerce mondial en raison du retour imminent de Donald Trump à la Maison blanche et de la guerre commerciale qui se profile. Pour 2025, l’assureur-crédit a abaissé de 0.2 pp ses prévisions de croissance des échanges mondiaux en volume, à + 2,8 % et de 0,5 pp pour 2026, à + 2,3 %. En termes de prix à l’exportation (en dollars US) l’environnement déflationniste observé depuis 2023 se poursuivra probablement en 2025, les exportateurs assumant en partie l’impact de la baisse des prix. Par conséquent, en termes de valeur, les révisions à la baisse des prévisions sont encore plus importantes pour 2026, la croissance atteignant + 2,3 % en 2025 (- 1,7 pp) et + 4,1 % en 2026 (- 0,8 pp).
Chine/États-Unis : D’après les calculs du cabinet Global Sovereign Advisory (GSA), une hausse de 60 % des droits de douane aux Etats-Unis entrainerait une baisse de 80 % des exportations chinoises sur le marché américain. Les pertes, représenteraient 2,2 % du PIB chinois, dont un peu moins de la moitié pour deux secteurs seulement : les machines et équipements électriques ainsi que les ordinateurs portables légers. Avec une hausse des tarifs limitée à 10 %, les exportations chinoises vers les États-Unis seraient sans surprise moins affectées, mais tout de même significativement réduites (- 13 %).
RU/UE : La Commission européenne a annoncé le 16 décembre une double saisine de la justice européenne contre le Royaume-Uni (RU) : la première pour de potentielles entraves à la libre circulation de citoyens de l’UE fin 2020, et la seconde pour des traités d’investissements bilatéraux signés entre le Royaume-Uni et six pays de l’Union européenne (Bulgarie, République tchèque, Croatie, Lituanie, Pologne et Slovénie), qui ne devraient plus être en vigueur. Dans les deux cas, la date butoir du 31 décembre 2024 est clé. Après cette échéance, la Commission ne peut plus se référer à l’accord de retrait signé entre l’UE et le Royaume-Uni lorsqu’elle se plaint d’une infraction. Le Royaume-Uni a officiellement quitté l’Union européenne le 31 janvier 2020.
Royaume-Uni : Depuis le 15 décembre, Londres fait officiellement partie du partenariat commercial des pays du Pacifique (CPTPP). Ce dernier compte désormais 12 membres (Japon, Singapour, Chili, Nouvelle-Zélande, Vietnam, Pérou, Malaisie, Brunei, Australie, Canada, Mexique). Vaste marché de 500 millions d’habitants, il représente, à lui seul, entre 12 % et 15 % du PIB mondial. Le PIB de la zone était en 2022 de 9 000 milliards de livres sterling. Avec le Royaume-Uni, il passerait à environ 12 000 milliards de livres (soit 14 400 milliards d’euros). Le pays entend multiplier les accords de libre-échange depuis sa sortie de l’Union européenne, qui représente encore l’essentiel de son commerce. Selon Londres, l’accord pourrait accroître de 2 milliards de livres sterling (2,4 milliards d’euros) chaque année les ventes du Royaume-Uni, soit l’équivalent de moins de 0,1 % du PIB du pays.
Chine : Les entreprises chinoises s’estiment victimes de discrimination dans l’Union européenne (UE). Une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie de la Chine auprès de l’UE rapporte en effet que sur 200 entreprises chinoises sondées, 78 % évoquent « l’incertitude » de leur avenir sur el marché européen. 68% disent avoir enregistré une nette détérioration du business dans l’UE et affirment ne pas être traitées au même régime que les autres entreprises. Fin 2023, selon les chiffres du ministère du Commerce chinois cités dans ce rapport, les investissements chinois dans l’UE s’élevaient à 102,4 milliards de dollars, soit 33 % du volume total des investissements chinois dans les économies des pays développés. 55 % des entreprises sondées se déclarent néanmoins optimistes sur les perspectives commerciales et économiques à moyen et long termes de la Chine sur le Vieux continent. Le rapport explique cet enthousiasme par le pouvoir d’achat des 450 millions de consommateurs européens, la diversification des risques de la chaîne d’approvisionnement, l’avenir de l’économie verte et de l’économie numérique.
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