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Philippe Tabarot, un spécialiste des transports qui a tenté d'encadrer le droit de grève dans le secteur

Sénateur LR depuis 2020, ce Cannois de 54 ans a été rapporteur de plusieurs textes dont, au printemps, une proposition de loi visant à limiter le droit de grève pendant certaines périodes comme vacances scolaires ou jours fériés.

Adopté au Sénat en avril contre l'avis du gouvernement mais n’ayant pas dépassé le stade de l’examen en commission à l’Assemblée nationale, le texte aurait octroyé au gouvernement un quota de 30 jours par an durant lesquels les "personnels des services publics de transports" - excepté le secteur aérien – auraient été privés de leur droit de grève, avec une limite de 7 jours d'affilée par période d'interdiction.

"Nous disons oui au droit de grève mais non au blocage absolu de tout un pays", avait déclaré Philippe Tabarot en avril.

Le ministre des Transports de l'époque, Patrice Vergriete s'est opposé au texte, questionnant sa conformité avec la Constitution et refusant de "monter les Français les uns contre les autres, ceux qui ont les moyens de partir en vacances contre ceux qui se lèvent tous les matins pour aller au travail".
Au grand dam des syndicats
L'examen de ce texte s’était fait dans un climat de défiance avec d’importantes invectives entre la gauche et la droite, rarissime dans l’assemblée feutrée et courtoise qu’est le Sénat. Les élus de gauche avaient reproché à Philippe Tabarot d’avoir tenu à leur encontre des propos "d’une violence considérable".

Philippe Tabarot a été de 2015 à 2021 vice-président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur où il était chargé des transports, de l'intermodalité et de la sécurité.

A ce titre, il avait géré le dossier de la privatisation de la ligne TER entre Marseille et Nice, dont l’exploitation avait été confiée en 2021 au groupe Transdev, au grand dam des syndicats. Il s’agissait alors d’une première en France.

L’un des référents principaux du puissant groupe LR à la commission de l’aménagement du territoire, avec une spécificité très reconnue sur le sujet des transports, il se battait ces derniers mois pour faire inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale sa proposition de loi pour plus de sûreté dans les transports, adoptée largement au Sénat.

Le Gart (Groupement des autorités responsables de transport), association des collectivités au service de la mobilité, a salué un nouveau ministre "exigeant" et "une personnalité qui maîtrise parfaitement les enjeux de mobilités".

Le Gart voit dans cette nomination "une occasion de faire avancer au plus vite la proposition de loi relative au renforcement de la sûreté dans les transports" dont "nombre de dispositions sont attendues pour sécuriser davantage la vie des usagers et le quotidien des agents de conduite et de contrôle".

L’Union des entreprises de transport et de logistique de France (TLF) a dit vouloir "construire une vision d’avenir ambitieuse pour notre secteur" en adressant ses félicitations au nouveau ministre.

"La France a besoin d'une filière transport et logistique forte pour relever les défis du plein-emploi, de la réindustrialisation et de la transition écologique. L'heure n'est plus aux demi-mesures", selon l'Union TLF.

Le président de la région PACA, Renaud Muselier, s'est félicité lundi soir dans un communiqué de la nomination d'"un ministre pour le Sud", saluant un "sénateur reconnu dans son domaine de compétences: les transports".

"Avec Philippe Tabarot, la France aura un ministre des Transports à la fois pragmatique, efficace et profondément ancré dans la réalité des territoires", a réagi sur X le maire de Nice Christian Estrosi.

Philippe Tabarot est le fils de Robert Tabarot, ancien champion d’Afrique du Nord de boxe et dirigeant de l'Organisation armée secrète (OAS) à Oran. Sa soeur, Michèle Tabarot, est députée LR des Alpes-Maritimes.

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