Le Sénégal annonce la fermeture prochaine de toutes les bases militaires étrangères
Lors d’un discours de politique générale prononcé ce 27 décembre au parlement sénégalais, le Premier ministre Ousmane Sonko, a annoncé la fermeture prochaine de toutes les bases militaires étrangères dans le pays. Citée par l’agence de presse d’État APS, le jeune dirigeant sénégalais a noté que cette démarche s’inscrivait dans la volonté des autorités du pays de renforcer la souveraineté nationale et de promouvoir le développement de la politique de défense du Sénégal.
Le 29 novembre, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait déclaré qu'il n'y aurait plus de militaires français dans le pays dans un avenir proche. «Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain, et la souveraineté n’accepte pas la présence de bases militaires dans un pays souverain», avait notamment affirmé Faye à une agence de presse française.
Le président sénégalais n'avait toutefois pas donné de délai pour le retrait du contingent du pays européen, précisant qu’aucun calendrier n’avait encore été fixé. Selon un traité datant de 2012 et cité par les médias, un préavis de six mois serait nécessaire pour dénoncer l’accord, permettant ainsi une transition en douceur.
Ce traité accorde à la France des installations militaires spécifiques au Sénégal, tout en offrant au pays des formations militaires et un soutien logistique. Selon les médias locaux, il existe trois bases militaires françaises dans le pays, qui abritent environ 300 militaires.
Montée du souverainisme en Afrique
Le jour même où le président Faye a fait cette annonce, les autorités tchadiennes ont annoncé à leur tour leur «décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense» avec la France datant de 1966.
Ces évolutions marquent un changement fondamental dans les relations entre la France et ses anciennes colonies en Afrique parallèlement à la montée en puissance de dirigeants locaux souverainistes, et s'ajoutent aux retraits militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger à la suite des coups d'État survenus dans ces trois pays au cours des dernières années.
Le président Bassirou Diomaye Faye, élu le 24 mars, et son Premier ministre Ousmane Sonko, nommé le 2 avril, avaient promis pendant leurs campagnes électorales de redéfinir les rapports du Sénégal avec la France.
Forts désormais de leur écrasante majorité au Parlement après les législatives anticipées du 17 novembre, ils vont pouvoir mettre en œuvre leur politique. D’inspiration «panafricaniste de gauche», le programme des deux jeunes dirigeants sénégalais vise à garantir la souveraineté politique et économique du pays.