Chômage au Maroc : les non-diplômés en première ligne
«Deux tiers des chômeurs ne possèdent pas de diplôme, leur nombre atteignant environ 900 000 personnes, et n’ont bénéficié d’aucun programme gouvernemental destiné à l’inclusion socio-professionnelle» a fait savoir le ministre marocain lors d'une session parlementaire où 45 députés seulement étaient présents, d'après le site d'information Barlamane.com.
Le haut responsable marocain a présenté le projet de loi de finances 2025, qui alloue une enveloppe de 14 milliards de dirhams (1,274 milliard d’euros) pour soutenir «les petites et moyennes entreprises et financer des initiatives ciblant le monde rural». Younes Sekkouri a, par ailleurs, insisté sur l’importance d’une collaboration «renforcée entre les régions et les collectivités locales pour relever ce défi cumulatif.»
Le ministre a souligné que le chômage dans le monde rural constitue une part importante des statistiques nationales.
Des actions pour l’emploi rural
Pour y remédier, le gouvernement, souvent critiqué pour son bilan dans ce domaine, d'après la même source, mise sur des actions concrètes pour améliorer la situation.
Parmi les mesures prévues, le gouvernement met en avant la formation professionnelle, avec 67 centres en activité, dont 55 dédiés à l’agriculture. Viennent s’ajouter des programmes d’apprentissage pour intégrer 100 000 personnes sur le marché du travail, ainsi que des initiatives d’emploi actif, avec un budget d’un milliard de dirhams pour soutenir les zones rurales.
Le ministre a également annoncé de nouveaux projets en cours d’élaboration «destinés principalement aux personnes sans diplôme dans les zones rurales, sans les limiter strictement aux activités agricoles».
En parallèle, il a dressé un bilan des programmes existants, notamment ceux de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC). Cependant, Sekkouri a reconnu que «ces efforts restent encore insuffisants pour répondre aux besoins croissants d’un million de chômeurs, dont une grande majorité est sans diplôme, particulièrement dans les régions reculées, où l’attractivité pour les investisseurs demeure faible,» a-t-il souligné.
Le chômage reste un défi majeur en Afrique, notamment la Tunisie, où le taux de chômage a augmenté entre 2018 et 2023, selon le Rapport social mondial 2024 des Nations unies, qui fournit une analyse et des recommandations sur les défis sociaux contemporains.
Les trois pays concernés par la plus forte augmentation du taux de chômage à travers le monde (soit 4,2 points de pourcentage) sont l’Afghanistan, le Rwanda et l’Afrique du Sud.