Vendée Globe. Charlie Dalin : » J’ai hâte de toucher terre! »
L’intensité de l’incroyable régate qui se joue en tête de course était palpable au son de la voix du skipper de MACIF Santé Prévoyance entendu tôt ce matin. Car si l’homme et son monocoque vert et bleu tiennent bon la cadence après 60 jours de compétition autour du globe, c’est le schéma météo à venir qui s’annonce plus complexe jusqu’à la ligne d’arrivée devant Les Sables d’Olonne. Charlie pénètre ce midi dans cette fameuse dorsale à la latitude des Canaries, et devrait donc ralentir… un peu. De quoi resserrer l’écart avec son rival Yoann Richomme, mais jusqu’à quel point ? Ce jeudi à 15h, Charlie affiche 180,2 milles d’avance et, ultra concentré, visualise parfaitement sa trajectoire qui le mènera jusqu’à la ligne de la délivrance en Vendée, probablement mardi 14 janvier.
Maître du jeu depuis le 30 décembre dernier avec un net avantage de près de 200 milles jusqu’à hier, Charlie Dalin reste humble sur ce 5e set de tous les dangers qui pourrait le mener à la victoire sur la 10e édition du Vendée Globe. « Je n’ai pas routé Yoann mais je surveille ses vitesses ! Je sais qu’il ne va rien lâcher, je sais pertinemment qu’il saisira la moindre opportunité qui s’offre à lui. » confiait le skipper de MACIF Santé Prévoyance au lever du jour, au grand large du Sahara Occidental. Le skipper havrais met donc tout en œuvre pour rester frais et lucide jusqu’au bout : « Tout va bien, le bateau aussi. J’ai réussi à bien me reposer cette nuit malgré la houle de 3 mètres qui vient du nord-ouest et qui fait rouler le bateau. »
Au revoir alizés, bonjour dorsale et dépression !
Les trois derniers jours à belle vitesse poussés par des alizés puissants et parfois instables ont permis d’allonger la foulée vers le Nord, de profiter de ces derniers instants de chaleur avant de retrouver le temps hivernal à mesure qu’il remonte vers l’Europe. « Je suis resté sur le même bord, sans beaucoup de manœuvres, cela m’a permis de prendre du repos et de m’occuper du bateau pour être à l’attaque sur le dernier tronçon » confirme Charlie. Place donc au dernier round et aux ultimes trajectoires que le skipper havrais semble déjà dessiner dans sa tête, comme un pilote de haute voltige : « Je commence à sentir l’influence de la dorsale, je ne suis plus dans l’alizé à proprement dit. Je ne sais pas encore si la dorsale sera facile à négocier. Normalement, je ne devrais pas avoir de vent très faible, il faut juste voir ce que cela va donner avec la houle. Après je serai au portant en tribord amure avec du vent plus ou moins fort. Ensuite, il y aura une période de transition au nord du cap Finisterre entre deux flux avec une petite période de vent faible, et après je récupère le vent d’Est dans le golfe de Gascogne jusqu’à la ligne d’arrivée. » L’instant présent compte cependant plus que tout pour le skipper de MACIF Santé Prévoyance qui ne souhaite pas penser à l’arrivée mais plutôt à sa trajectoire optimale : « Je suis concentré, j’essaie de ne pas y penser. Je profite de ces derniers moments en mer et à la fois, j’ai hâte de toucher terre. »