Frappes israéliennes en Iran : après les attaques, la peur de l’escalade
De nouvelles victimes au Moyen-Orient. Israël a annoncé ce vendredi 13 juin avoir procédé dans la nuit à des frappes contre des sites militaires et nucléaires en Iran, qui a promis de riposter. L’armée israélienne a indiqué vendredi matin que ses avions de combat continuaient de mener des frappes en Iran tandis que le Premier ministre Benyamin Netanyahou déclarait que l’opération militaire israélienne durerait "de nombreux jours". Le guide suprême iranien a menacé Israël d’un sort "amer et douloureux", et les Gardiens de la Révolution ont promis à Israël "une vengeance sévère" après la mort de leur chef.
Les dirigeants étrangers, eux, ont pour la plupart appelé à la désescalade, à l’instar des Nations unies, dont le secrétaire général Antonio Guterres a exhorté Israël et l’Iran à "faire preuve de la plus grande retenue".
L’Union européenne appelle à "désamorcer les tensions"
La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a ainsi assuré que "la diplomatie demeure la meilleure voie à suivre". La France a, pour sa part, appelé "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale", le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot estimant que l"essentiel soit que toutes les voies diplomatiques soient mobilisées pour désamorcer les tensions".
Outre-Rhin, le chancelier allemand Friedrich Merz a appelé Israël et l’Iran à éviter "toute nouvelle escalade" propre à "déstabiliser l’ensemble de la région", tout en soulignant "le droit d’Israël à se défendre". Même son de cloche au Royaume-Uni. "Les informations sur ces frappes sont préoccupantes, et nous exhortons toutes les parties à faire un pas en arrière et à réduire d’urgence les tensions. L’escalade ne sert personne dans la région", a déclaré le Premier ministre Keir Starmer dans un communiqué.
Rare voix dissonante dans le concert des dirigeants étrangers appelant à la retenue, la République tchèque a défendu pour sa part les frappes israéliennes, évoquant une "réaction légitime". "Je comprends très bien, disons, une action militaire visant à empêcher la fabrication d’une bombe nucléaire dans la région", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jan Lipavsky devant la presse à Prague.
Les pays arabes qualifient l’attaque d’Israël d'"escalade dangereuse"
Le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite a exprimé "sa ferme condamnation et sa dénonciation des agressions israéliennes flagrantes" contre un "pays frère", "qui portent atteinte à sa souveraineté et à sa sécurité et constituent une violation flagrante des lois et des normes internationales". De son côté, la Jordanie, frontalière d’Israël, a annoncé qu’elle n’autoriserait aucune violation de son espace aérien dans le cadre d’un quelconque conflit. L’autorité nationale de l’aviation a annoncé la fermeture de son espace aérien et l’immobilisation de tous les avions par mesure de précaution.
Le sultanat d’Oman, qui joue le rôle de médiateur entre les Etats-Unis et l’Iran dans leurs discussions sur le programme nucléaire de Téhéran, a, quant à lui, qualifié l’attaque israélienne d'"escalade dangereuse", "qui menace d’exclure les solutions diplomatiques et de compromettre la sécurité et la stabilité de la région", selon l’agence de presse officielle.
Les Etats-Unis prêts à défendre Israël, le Venezuela contre "les crimes de guerre"
En Asie, la Chine s’est dite "très préoccupée par l’attaque israélienne contre l’Iran" et "profondément inquiète des graves conséquences que cette initiative pourrait entraîner". Elle "est opposée à toute violation de la souveraineté, de la sécurité et de l’intégrité territoriale de l’Iran", a souligné un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. L’Inde, elle, "exhorte les deux camps à éviter toute escalade", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal. "Des canaux existent pour le dialogue et la diplomatie, ils doivent être utilisés", a-t-il souligné. "La Russie est préoccupée et condamne la forte escalade des tensions", a de son côté déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, précisant que le président Vladimir Poutine était "informé en temps réel" des événements. Le Japon juge, lui, "extrêmement regrettable que des mesures militaires aient été prises" et condamne une "action qui marque une escalade", le ministre des Affaires étrangères appelant à la plus grande retenue".
De l’autre côté de l’océan Pacifique, le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a dénoncé "un crime de guerre qui s’ajoute au long palmarès des crimes du régime" de Benyamin Netanyahou. Le président américain Donald Trump, après avoir souligné dans la nuit que les Etats-Unis étaient "prêts à se défendre et à défendre Israël si l’Iran ripostait", selon Fox News, a appelé ce vendredi Téhéran à "conclure un accord avant qu’il ne reste plus rien" : "Il y a déjà eu énormément de morts et de destructions mais il est encore temps de faire que ce massacre, y compris de prochaines attaques planifiées encore plus brutales, cesse", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.