Belgique : Thibaut Courtois a toujours « la seum »
Le mot est entré dans le langage courant. Le « seum », ce terme d’argot issu de l’arabe qui signifie « venin », est devenu l’expression consacrée pour décrire l’amertume et la frustration. Et si ce mot est devenu si populaire en France, c’est en grande partie à cause d’un homme : Thibaut Courtois. Après la demi-finale de la Coupe du Monde 2018 perdue face aux Bleus, ses déclarations sur le jeu « défensif » de l’équipe de France avaient fait le tour du monde et popularisé l’expression.
2018, la blessure qui ne se referme pas pour Thibaut Courtois
Sept ans plus tard, a-t-il digéré ? Visiblement pas. En conférence de presse avant le match crucial contre le Pays de Galles, le gardien du Real Madrid a été invité à comparer ses plus grandes déceptions en sélection. Et sa réponse est sans appel. L’élimination face aux Gallois à l’Euro 2016 ? « Douloureux ». Mais la défaite contre la France en 2018 ? « Ça a fait plus mal ».
Cette petite phrase, lâchée presque nonchalamment, en dit long. Elle montre que, malgré les excuses de façade et le temps qui a passé, cette défaite reste une blessure à vif. C’était la meilleure chance de sa « génération dorée » de remporter un titre majeur, et elle a été anéantie par un coup de tête de Samuel Umtiti.
Une rivalité qui perdure
Cette rancœur tenace n’est pas seulement celle d’un joueur, mais de toute une nation. Le « seum belge » est devenu un véritable phénomène culturel, un mème qui a dépassé le simple cadre du football. C’est le symbole d’une rivalité entre deux pays voisins qui a pris une nouvelle dimension ce soir de juillet 2018.
Aujourd’hui, la Belgique joue sa survie dans les qualifications pour le prochain Mondial. Et dans un moment aussi crucial, voir son gardien emblématique encore hanté par les fantômes du passé est un signe qui ne trompe pas. La France a gagné la Coupe du Monde, mais elle a aussi gagné une place de choix dans la mémoire amère de ses voisins belges. Et visiblement, pour très longtemps.