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Obligation de parité : Macron au pied du mur

Avec seulement un tiers de femmes à l’Élysée et 30 % à Matignon, le binôme de l’exécutif Macron/Lecornu se trouve embarrassé par la nouvelle obligation légale, qui contraint l’État à recruter autant de femmes que d’hommes dans les entourages du chef de l’État et des ministres, perturbant des structures traditionnellement dominées par les hommes. Une actualité qui pourrait relancer le débat sur la parité et ses limites trois mois après les condamnations à des amendes de partis dans le cadre des élections législatives de 2024.

Promulguée en juillet 2023, cette loi, initiée par le Sénat, étend la parité aux nominations de hauts fonctionnaires et aux cabinets gouvernementaux. Dès le 1er janvier, les nominations doivent concerner 50 % de chaque sexe, sans pénalités financières mais avec une publication annuelle des chiffres pour un effet de « name and shame ».

À Matignon, une circulaire récente du directeur de cabinet, Philippe Gustin, rappelle l’objectif minimal de 40 % du sexe sous-représenté, reprenant des instructions antérieures sous Élisabeth Borne. Pourtant, les retards s’accumulent : aucun décret n’a encore précisé la période d’appréciation, et l’Élysée semble avoir relégué le sujet.

Un exécutif qui prône l’égalité mais peine à l’appliquer

Le cabinet du président Macron compte 17 femmes sur 51 conseillers, sans inclure son état-major particulier entièrement masculin. Chez Sébastien Lecornu, le ratio est de 21 femmes sur 69. Des « progrès » ont été notés dans certains ministères, comme aux Affaires étrangères ou à l’Éducation, où les femmes sont même majoritaires. Cette situation suscite des critiques.

Lors des débats à l’Assemblée en 2023, l’amendement étendant l’obligation au cabinet présidentiel, défendu par la députée écologiste Marie-Charlotte Garin, a été adopté malgré l’opposition initiale du ministre Stanislas Guerini.

Le retard pris par l’exécutif pourrait relancer le débat sur les quotas. Dans les cabinets, des conseillers anonymes évoquent des difficultés pratiques liées à des effectifs limités, dénonçant une « discrimination » lorsque des CV masculins sont écartés. D’autres soulignent que les postes clés demeurent majoritairement masculins. L’exécutif, de son côté tente de mettre en avant des nominations emblématiques, comme Céline Berthon à la DGSI, pour démontrer son engagement.

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