Lire est un bonheur que l’on peut toujours avoir dans sa poche
Finalement, on s’en fiche un peu de sécher devant « les carabistouilles » ou « les galimatias ». Même si ces mots fanés résonnent comme de délicieux fous rires de cour d’école. Et on peut aussi ricaner sur « le principe des droits fondamentals » (sic) d’un jeune ministre qui a oublié la facétie des pluriels irréguliers.
Non, ce qui est plus tragique, ce sont les bienfaits dont ne jouissent pas ceux qui, malgré eux ou par choix, ne lisent pas. Parce qu’on ne lit pas que pour savoir : on lit pour le plaisir.
Lire est un bonheur que l’on peut avoir en poche, à tout moment. Pour vivre d’autres vies ; explorer d’autres mondes ; être riche ; ne plus être seul ; rassasier sa curiosité ; rire ; s’endormir en paix ; lâcher les chiens de ses chagrins…
Parce qu’au-delà des nourritures terrestres, lire enclenche et alimente cette mécanique du raisonnement qui nous arme contre le pire : la passivité. Lire permet ça, être acteur de nos vies, de nos décisions, bonnes ou mauvaises. Si c’est un cadeau que l’on se fait, que l’on nous fait, cela devrait être un droit.
Puisqu’il nous donne la liberté, il pourrait même nous offrir, en prime, l’égalité.
Sophie Leclanchésophie.leclanche@centrefrance.com