Sud-Liban : 100 jours de guerre entre le Hezbollah et Tsahal, 82 000 Libanais ont dû fuir la région
Moins intense que la guerre à Gaza, le conflit entre le Hezbollah et l'armée israélienne n'en est pas moins destructeur pour le Sud-Liban. Les affrontements quasi quotidiens entre les deux ennemis frontaliers ont eu des conséquences tant humaines que matérielles. Un dossier de L'Orient-Le Jour publié le 15 janvier fait le point après 100 jours de combats.
Le média francophone libanais énumère les détails de cette guerre de basse intensité. Le site d'information rapporte que plus de 82 012 personnes ont été déplacées depuis le 8 octobre, date du début des affrontements entre le Hezbollah et l'armée israélienne. D'après la même source, se basant sur les dernières données publiées par l'Organisation internationale pour les migrations de l'ONU, la majorité des personnes déplacées proviennent de trois localités, Bint Jbeil (47%), Marjeyoun (34%) et Tyr (12%).
L'économie du Sud-Liban impactée par la guerre
Les villes qui ont accueilli le plus de réfugiés sont Tyr, Nabatiyé et Saïda. Si certains déplacés ont été logés chez des proches, d'autres ont dû louer des appartements le temps que les bombardements cessent.
Outre les déplacés, le secteur de l'agriculture a subi de plein fouet les raids israéliens. Cette région produit 22% des fruits et agrumes du pays et 38% de ses olives, selon le ministère libanais de l'Économie. De surcroît, le secteur de l'agriculture représente près de 80% de l'économie du Sud-Liban, rapporte L'Orient-Le Jour en se basant sur les chiffres du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publiés en décembre 2023.
Les dernières données de la plateforme nationale de système d'alerte du Liban indiquent qu'en l'espace de trois mois, environ 8 millions de m2 (800 hectares) de terres ont connu des incendies «résultant d'attaques israéliennes».
Pour ce qui est des destructions, L'Orient-Le Jour fait état de 91 villages endommagés par les frappes de Tsahal depuis le 8 octobre. Des dizaines de bâtiments ont été détruits.
D'un point de vue économique, déjà exsangue depuis la crise de 2019 et son lot de pénuries, le Liban pourrait connaître une perte de 2 à 4% de son PIB en raison de la guerre, a souligné le PNUD dans son rapport de décembre, comme l'indique l'article du média libanais.
Au niveau des pertes humaines, en plus de trois mois de violences à la frontière, 190 personnes ont été tuées au Liban, parmi lesquelles au moins 141 combattants du Hezbollah, et plus de 20 civils, selon un décompte de l'AFP.