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L’histoire des Résistants de Laféline

L’histoire des Résistants de Laféline

Laféline. Mémoire: il y a 80 ans la petite commune de Lafeline vivait une tragédie. Cinq Résistants de Laféline ont été arrêtés et déportés. Ils seront commémorés, lundi 22 janvier, à 17 h 30, devant la stèle des déportés.

Le 22 janvier 1944 est une date à jamais inscrite dans l’histoire de Laféline, il est 5 heures du matin lorsque la ferme de la famille Fort, au lieu-dit Mont Rousset, est cernée par la Gestapo et les soldats allemands.

Louis et Germaine, leur fils Roger et leur domestique, Georges Bourrienne, sont arrêtés.

De retour au bourg, vers 8 heures, le convoi nazi stoppe devant l’école. La Gestapo se dirige vers le secrétariat de mairie et procède à l’arrestation de l’instituteur, Georges Blanchard, sous les yeux de son épouse, Germaine, et des élèves terrorisés, blottis sous le préau. Réunis dans le camion allemand, les cinq résistants sont acheminés vers la Mal-Coiffée, à Moulins.

Ce n’est pas par hasard si la Gestapo, renseignée par la collaboration, s’est dirigée vers ces deux familles. Leur intense activité au sein de la Résistance, leur aide aux camps Henri-Barbusse, Hoche, Casanova et leur opposition au régime pétainiste étaient remontées jusqu’à eux.

L’instituteur arrêté devant ses élèves

Georges Blanchard, instituteur à Laféline et secrétaire de mairie, établissait de fausses cartes d’identité et d’alimentation, de faux certificats d’exemption du STO, rédigeait des journaux clandestins, aidait à la constitution des maquis, hébergeait les agents de liaison…

Déporté à Buchenwald, libéré le 23 avril 1945 par l’armée américaine, il reprendra ses fonctions à l’école de Laféline avec son épouse, jusqu’à sa retraite, en 1962.

Louis Fort, mobilisé le 26 août 1939, est arrêté une première fois fin 39 et condamné à six ans de prison « pour propos défaitistes et propagande communiste ». Libéré le 19 novembre 1942, il devient Résistant FFI au camp Henri-Barbusse. Après son arrestation, il est, lui aussi, déporté à Buchenwald.

Leur fils meurt pendant l’une des « marches de la mort »

En avril 1945, il est dirigé vers le camp d’extermination de Bergen Belsen (Allemagne). C’est « la marche de la mort » jusqu’à Gardelegen (Allemagne). Louis Fort a survécu. Après un mois d’hôpital à Bruxelles (Belgique), il est de retour en mai 1945.

Son fils, Roger, était très engagé dans l’activité du camp Henri-Barbusse, il a participé à la prise du dépôt d’explosifs de Bransat, le 15 septembre 1943, et au sabotage du transformateur du Theil. Deux actions qui lui ont valu une citation à titre posthume. Lui aussi déporté à Buchenwald, lors de l’évacuation, dirigé comme son père sur Bergen Belsen, il meurt d’épuisement à Mieste (Allemagne) . Son corps n’a jamais été retrouvé.

Germaine Fort s’employait à confectionner les repas et laver le linge des résistants traqués, des agents de liaison et autres réfractaires au STO que la famille cachait.

Déportée à Ravensbrück (Allemagne) jusqu’à son évacuation sur Bergen Belsen, elle fait partie des onze femmes françaises libérées par la Croix-Rouge le 9 avril 1945 lors d’un échange de prisonniers. Elle est rapatriée le 8 mai 1945.

Georges Bourrienne : réfractaire au STO, il est déporté à Mauthausen, en Autriche, où il décède le 15 janvier 1945, son corps n’a jamais été retrouvé. 

Pratique. Le comité Anacr de Saint-Pourçain-Voussac-Montmarault et la section Arac de Saint-Pourçain, conjointement avec la municipalité de Laféline, rendront hommage à ces cinq martyrs, lundi 22 janvier, à 17 h 30, devant la stèle des déportés, en présence des familles.

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