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Commune creusoise de moins de 100 habitants, Auge recèle de petits trésors

Commune creusoise de moins de 100 habitants, Auge recèle de petits trésors

Traversée par la deux-voies, la commune d’Auge livre ses secrets à seulement 91 habitants. Les histoires des Augeois, aussi, doivent trouver l’oreille de quelqu’un.

Auge se décrit d’abord par son étymologie : littéralement « prairie humide » en bas latin. Plus proche de Montluçon que de Guéret, la commune est découpée, sans être divisée, par la deux-voies et l’ancienne RN145. Au centre du bourg trône l’église, dont la richesse n’a pas encore été complètement mise au jour. D’anciennes peintures restent cachées dans l’intérieur bien coloré du bâtiment. 

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Une personnalité bien connue des habitants s’occupe de visites commentées du patrimoine d’Auge. Il s’agit d’Elisabeth Henry, mairesse de 2008 à 2020. L’ancienne agricultrice en a des choses à dire. Auge garderait un mont volcanique sur ses hauteurs, un ancien relais de diligences ou encore un élevage de chiens de renommée internationale... 

Sylvie Nicoulaud, première adjointe à la mairie, s’en désole : « Auge n’a que très peu de moyens pour mettre en valeur son patrimoine alors il faut trouver un bénévole passionné » ou le devenir.  « J’essaye de suivre des conférences sur le sujet et heureusement, ça m’intéresse. » Difficile, sans moyens aussi, d’organiser une vie communale. Issue d’une vieille famille de la commune, Elisabeth Henry se met à la place des nouveaux habitants : « L’intégration dans les petites communes est moins facile ». 

Même Michel Dauliach a du mal. Le septuagénaire a pourtant bien des histoires à raconter. Il a été pilote offshore pour donner des baptêmes à 140 km/h sur l’eau dans le Sud, inventeur d’un modèle de friteuse sans bain d’huile inédit à l’époque, directeur des achats puis fabriquant pour une entreprise du secteur nucléaire. « Je pourrais écrire un livre mais je n’ai pas le temps et je préfère en parler », s’amuse l’amateur de pêche. « Mais c’est difficile de faire connaissance quand on n’est pas allé à l’école ensemble ou si on ne chasse pas ensemble. » Le comité des fêtes, présidé par le maire actuel, est inactif depuis une douzaine d’années. 

Michel Dauliach confectionne des vers en silicone pour la pêche. Adryen, 28 ans, vit avec sa mère à Auge depuis quatre ans. Originaires du Sud, ils ont rejoint les terres de leurs aïeux creusois. Si lui préfère le coin, le dépanneur informatique nuance tout de même : « C’est moins animé, dans le bon sens comme le mauvais. Les voisins sont agréables mais ils ne sont pas très présents. Les seuls événements de la commune sont liés à la chasse ». 

Au grand désespoir de « Micka », Lillois venu s’installer à Auge en fin 2022. Un rendez-vous l’aurait bien intéressé mais le barbecue de chasseurs « avec du gibier, sans merguez et côtelettes », très peu pour lui ! Le quadragénaire a acheté sa maison d’une seule pièce dans un des hameaux de la commune. « C’était un coup de cœur, vu l’espace et le plain-pied. Car il faut penser à ses vieux jours. » Et, pour certains, les vieux jours s’annoncent mal. 

« On s’y habitue », assure Jeanne. Installée à Auge depuis 49 ans environ, elle a vu des services disparaitre. École, épicerie, boucherie, restaurant... Seul un boulanger passe de temps en temps. L’unique façon pour elle de garder une once d’indépendance. « Je ne conduis pas, mon mari est décédé il y a quatre ans alors mon frère m’emmène aux courses. Heureusement qu’il est là », apprécie l’habitante octogénaire. « On s’arrange pour les rendez-vous médicaux, il va à Gouzon avec moi.  »

Charlotte Mathiot

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