SAS Bagès à Issoire : "On peut faire une pièce pour un tracteur… ou le Rafale"

Créatrice de solutions mécaniques, la société SAS Bagès, à Issoire (Puy-de-Dôme), investit dans de nouvelles machines pour faire face à un surcroît de commandes. Mais ce n’est pas tout. Elle mise aussi sur la formation des jeunes pour pérenniser son activité et son savoir-faire.

De l’extérieur, rien ne laisse supposer qu’un travail de haute précision se réalise derrière les murs de l’entreprise SAS Bagès. Situés au 22, rue des Frères Perret, parc de La Maze (*), les ateliers abritent pourtant des compétences sur lesquelles s’appuient des entreprises de l’aéronautique, du luxe, de l’automobile ou encore de l’industrie pharmaceutique pour développer leurs outils de production.

Relocalisation et investissements

Petites séries, pièces uniques et prototypes sortent chaque jour de l’entrepôt issoirien pour répondre aux attentes de clients locaux ou leader européen, notamment dans le domaine spatial et aéronautique.

"On est capable de réaliser une pièce pour le tracteur d’un agriculteur comme un élément du Rafale"

, résume Johnny Besse, l’un des dirigeants de la SAS Bagès aux côtés de Sébastien Vincent. Un grand écart qui repose sur l’expérience et le savoir-faire d’une dizaine de salariés effectuant un travail de précision sur des machines traditionnelles ou numériques.

Subvention de la Région

Cette souplesse et cette réactivité se sont cependant heurtées, deux ans après la période du Covid-19, de la période du Covid-19, à un afflux de commandes face auxquelles le sous-traitant n’avait qu’une solution : investir dans l’achat de nouvelles machines. C’est là que la Région AuRA est intervenue (**). Le client souhaitant rapatrier la production de l’Italie vers Issoire pour la confier à la SAS Bagès, la relocalisation de l’activité industrielle s’est accompagnée d’une subvention dépassant les 132.000 €. Arnaud Demussy, responsable des ateliers, Johnny Besse, directeur, Florence Dubessy , vice-présidente à la Région, Léa Desprat, conseillère à la Région, Sébastien Vincent, directeur groupe, Bertrand Barraud, conseiller départemental et président d'Api, et Isabelle Vallée, conseillère départementale, lors d'une visite cet automne de l'entreprise SAS Bagès.

Une première machine fonctionne déjà, une seconde est livrée en décembre et la troisième sera installée dans l’atelier en 2025.

Détaille le directeur du site. 

Une nouvelle image de l’entreprise

Pour faire fonctionner ces outils de dernière génération, la société issoirienne assure la formation de jeunes depuis plusieurs années. Certains, au terme de leur cursus, intègre les locaux de la SAS Bagès avec le sentiment d’avoir fait le bon choix. C’est le cas de Guillaume Isabel qui, après avoir fait un stage de 3e ici, a passé un Bac pro et BTS avant d’intégrer l’équipe il y a trois ans.

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"Chaque jour, il y a une nouvelle pièce à programmer et c’est passionnant", assure-t-il. "Le monde de l’entreprise, ce n’est plus comme avant. Aujourd’hui, c’est une Playstation géante", renchérit Johnny Besse qui sait qu’un jour, il pourra confier les manettes de l’entreprise à la nouvelle génération. 

(*) Un second site est installé à Aubières. (**) Une subvention de 132.000 € a été votée en septembre 2023 et octroyée à l’entreprise dans le cadre de son programme d’investissements de matériels qui s’élève à un plus de 650.000 € sur les 3 ans à venir. C’est donc une subvention de 20 % que la Région a accordée via le pack relocalisation (rapatriement d’une activité réalisée jusqu’alors en Italie).

David Allignon