De la peinture de décors aux Etats-Unis à l'explosion de l'usine AZF : les étonnants détours de vie du Creusois Robert Joseph

Il reste encore quelques jours pour découvrir les créations de Robert Joseph à la salle Marcel-Deprez à la mairie de Bourganeuf (Creuse). Cet artiste plasticien réside du côté de Saint-Martin-Château.

Robert Joseph a passé son enfance à Saint-Méard (Haute-Vienne), suivi ses études secondaires au collège Pierre-Donzelot à Limoges, puis s’est spécialisé en arts appliqués au lycée général et technologique Raymond-Lœwy à La Souterraine. Il a ensuite été admis à l’école des Beaux-Arts à Bordeaux.

Mais préférant s’orienter vers l’organisation d’expositions et l’architecture d’intérieur, il est alors parti à Toulouse (Haute-Garonne) préparer un BTS en expression visuelle et espace de communication.

Puis, une fois son service militaire effectué, il a présenté sa première exposition en 1994 à 21 ans, sur la thématique du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane).

Du Limousin au Michigan en passant par Londres

Dans l’objectif de devenir enseignant, il a ensuite préparé une licence d’arts appliqués. A 25 ans, il est parti en Angleterre, où il a participé à l’illustration de manuels d’éducation pour les Nations-Unies. Outre Manche, à Londres, il a rencontré des membres du théâtre de la Licorne.

C’est ainsi qu’il est parti au Etats-Unis, précisément à Troy, exercer le métier de peintre de scène et décorateur. Ce après un retour à Toulouse où il s’était perfectionné en préparant une maîtrise. Dans le Michigan, en 1999, à l’institut de théâtre de l’Etat de New-York, il a appris la fabrication de décors et l’art scénique.

Incapable de parler suite à une atteinte du système nerveux central

Deux ans plus tard, de retour dans la ville rose, alors qu’il est en train de peaufiner son CV pour sa recherche d’emploi, il est « soufflé » par l’onde de choc produite par l’explosion d’AZF. Atteint gravement au niveau du système nerveux central, il sera hospitalisé durant deux ans et suivra un parcours de soins dans plusieurs établissements de santé de l’Hexagone. Ne pouvant plus parler, seul le dessin lui permettra de communiquer.

Après une reconstruction de près de vingt ans, grâce à la pratique du dessin et de la peinture, Robert a continué de pratiquer les arts graphiques. Notamment dans son atelier à Saint-Martin-Château où ses parents s’étaient installés en 2004. Depuis cette année, entre ses différentes expositions, l’artiste a repris des études à Bordeaux où il a préparé un nouveau bac pour devenir assistant architecte.

Revenu en Creuse au moment de l’épisode Covid, il s’est remis de façon plus intensive à la peinture et au dessin, et a même été enseignant au CFA de Guéret, l’an passé.

Une exposition à Bourganeuf

Sa présentation d’œuvres de divers styles, issues de plusieurs techniques – peinture à huile, pastel, aquarelle ou encore acrylique – retrace les étapes de son parcours de vingt ans de vie entre soins et créativité.

Pour Robert cette exposition marque le début de son deuxième demi-siècle d’existence. La diversité de styles qu’il propose, il la définit comme « Varius, multiplex, multiformis », dans l’esprit du peintre, sculpteur, essayiste espagnol, Saülo Mercader.