Tout a démarré à la fin des années 50 : retour sur l'histoire de la foire-exposition de Clermont-Ferrand

Avec la fin de la Foire-exposition de Clermont-Ferrand, c’est toute une page de l’histoire commerciale auvergnate qui se tourne. Une histoire qui a démarré entre 1948 et 1949, sur la place Gambetta, dans le quartier des Salins.

Gabriel Montpied, maire de Clermont-Ferrand, et Antoine Coulaudon, président de la chambre de commerce et d’industrie, profitent du début de l’euphorie des Trente Glorieuses pour créer un grand rendez-vous commercial.

"Au fil des ans, à la rentrée de septembre, les stands s’alignent en rangs serrés le long de l’avenue de la Libération et du boulevard Pasteur, explique le site de la mairie de Clermont-Ferrand. Bibendum fait la joie des enfants. La Maison du Stade s’improvise en hall de présentation d’oiseaux de toutes espèces. Le matériel agricole s’installe à l’extérieur."

Cette première édition fut marquée par un violent orage qui provoqua, le 13 septembre 1949, une inondation et de nombreux dégâts parmi les stands.

Une première édition en 1948

Un an auparavant, un premier rendez-vous entre le boulevard Gergovia et l’avenue de la Libération posait les jalons. Pour saluer l’ouverture de cette Foire-exposition du Massif central, La Montagne évoquait, dans son édition du 3 mai 1948, "les stands bruyants, pleins de lumière, garnis de panneaux publicitaires qui ramènent quelques années en arrière et font revivre les temps lointains de l’abondance" :

Nous avons cru y trouver le signe précurseur d’un renouveau économique et l’ambiance qui laisse prévoir le retour proche aux années que nous croyions perdues.

"Ce n’est qu’une étape. Dès l’an prochain, Clermont-Ferrand redeviendra la capitale incontestée du Massif central économique."

De nombreuses péripéties

Au chapitre des péripéties pittoresques traversées par la foire des Salins, on retrouve la mésaventure survenue au célèbre aéronaute Charles Dolfuss, invité en 1956. Celui qui fut le premier Français à traverser l’Atlantique par la voie des airs en 1932 devait réaliser sa 335e ascension en ballon à Clermont-Ferrand. Mais à l’instant crucial de l’envol, Dolfuss fut lâché par la technique : son ballon se dégonfla et s’affaissa au sol, pour la plus grande déception d’une foule immense venue pour l’occasion.

Cette première épopée s’éteint en 1968, à l’issue de sa vingtième édition. Elle était devenue victime de son succès. Clermont ne pouvait plus supporter la fièvre créée par la foire : affluence record, trafic intense, embouteillages et parking impossible.

La foire de Clermont prend son envol à Cournon-d'Auvergne

Mais dès l’année suivante, Émile Coulaudon, célèbre résistant connu sous le nom de Colonel Gaspard, relance une manifestation similaire dans la zone industrielle de Cournon où il possède des terrains. Le succès est immédiat et le rendez-vous devient incontournable dans le paysage économique local. En 1978, après le décès d’Émile Coulaudon, Joseph Gardet, maire de Cournon, propose le secteur du plan d’eau, plus vaste et mieux adapté. Roger Quilliot, sénateur-maire de Clermont-Ferrand, associe la Ville à l’organisation. Marc Andrieux est élu président.

La foire vue du ciel en 1980.

La foire-expo passe à cent cinquante exposants sur trois hectares. Un chapiteau de cirque occupe le cœur de la manifestation. Un petit train touristique est mis en place. En 1981, la manifestation obtient le label national. Les Villes de Clermont-Ferrand et de Cournon, les chambres consulaires et le journal La Montagne contribuent à son expansion.

Parmi les dix premières de France en 1995

En 1985, Jean-Pierre Barreyre prend la présidence, alors que le congrès de la Fédération des foires et des salons de France se tient à Clermont-Ferrand. Dix ans plus tard, avec 170.000 visiteurs, la foire se classe parmi les dix premières de France. Une maturité et un succès qui réclament un nouvel envol, à la Grande Halle d’Auvergne, à partir de 2004.

Fabrice Mina