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"Une situation catastrophique" : indignation après la fermeture du gymnase qui abritait des sans-abri à Clermont-Ferrand

Après la fermeture du gymnase des Landais, ce mercredi, à Clermont-Ferrand, différentes associations et collectifs de solidarité dénoncent une "politique de la température" de la part des institutions.

"On aurait bien aimé se voir un autre jour, dans un autre contexte…", lâchent, amères, deux bénévoles. Le Secours populaire, le Secours catholique, les Restos du cœur et la Cimade ont organisé mercredi 17janvier une conférence de presse, dans la salle Chanteranne, pour faire le point sur une "situation catastrophique", selon Bruno Riche, président des Restos du cœur du Puy-de-Dôme. 

Ce mercredi donc, le gymnase des Landais, ouvert par la préfecture en fin de semaine dernière pour lutter contre le sans-abrisme en cette période hivernale, a fermé ses portes. Ce que prévoyait la préfecture si les températures s'adoucissaient. C'est désormais chose faite. Une décision inadmissible pour les associations. "Certes, les températures augmentent, mais ça ne veut pas dire qu'il ne fait pas froid", dénonce Adrien Thépot, secrétaire général adjoint du Secours populaire du Puy-de-Dôme.

"Et après ? Comment fait-on pour que toutes ces personnes ne dorment pas dans la rue ?" Des questions qui étaient sur toutes les lèvres. Dans la salle Chanteranne, des familles avec leurs valises, des enfants, des mineurs.

Plus de cent personnes laissées "sur le carreau"

Fabien Couderc, responsable du pôle logement-hébergement au Secours populaire, dresse le constat. "Aujourd'hui, une centaine de personnes se retrouvent sur le carreau. Dix familles ont été déboutées des hôtels, ce qui fait un total de 38 personnes. Et 85 personnes seules qui dormaient dans le gymnase, désormais fermé".

Affalé sur une chaise, capuche sur la tête, Aaron, Camerounais de 16 ans, est inquiet. L'appréhension se lit dans ses yeux. "Je ne sais même pas quoi dire", lâche-t-il. Il dormait au gymnase depuis son ouverture, le 7 janvier.

Je vais peut-être dormir à la gare, parce que je ne connais pas d'autre endroit à Clermont-Ferrand

Kwane, bénévole au collectif Yapasmieux, qui s'occupe de mineurs isolés, est, lui aussi, inquiet sur l'avenir incertain de ces jeunes. "Si le gymnase rouvre, ils y retourneront. Mais s'il reste fermé, ils dormiront dans les couloirs du centre Jean-Richepin", où se trouvent les locaux de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et du Réseau éducation sans frontières (RESF).

Du côté de la préfecture du Puy-de-Dôme, les propos se veulent plus nuancés. "On ne ferme pas le gymnase à jamais. Il peut être réactivé à tout moment en fonction des températures". "On ne doit pas remettre des personnes à la rue quand les températures augmentent", rétorquent les associations, qui réclament une "mise à l'abri jusqu'à la fin de l'hiver". Ce week-end, à Clermont-Ferrand, les températures devraient replonger dans le négatif. 

Adrien Fillon

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