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Puy-de-Dôme : des violences conjugales, mais aussi des armes, des milliers d'euros et des stups

Puy-de-Dôme : des violences conjugales, mais aussi des armes, des milliers d'euros et des stups

Une plainte pour des violences conjugales, déposée par une jeune femme, le 14 décembre dernier, auprès des gendarmes d’Issoire (Puy-de-Dôme), avait abouti à l’interpellation de son compagnon. Et celui-ci avait bien d’autres choses à se reprocher…

Tout débute le 14 décembre dernier, lorsqu’une jeune femme pousse les portes de la brigade de gendarmerie d’Issoire. Elle vient déposer plainte, pour la troisième fois en l’espace de quelques mois (1), contre son compagnon, pour des violences conjugales. Et elle donne aux militaires une précision qui a toute son importance : le jeune homme, âgé de 30 ans, est armé.

Celui-ci est interpellé vers midi, sur la voie publique. Il est effectivement porteur d’un pistolet de calibre 6.35 dans lequel est engagé un chargeur muni de six balles, mais aussi de 77 g de cocaïne et de 9.563 euros en liquide.

Il aurait trouvé le pistolet 6.35 et ses munitions... "pendant un déménagement"

Et la perquisition qui sera effectuée dans la foulée dans l’appartement qu’il occupe jusqu’alors avec la plaignante, rue du Pont, réservera son lot de découvertes : 114 g de résine de cannabis, un pistolet d’alarme dont le canon a été modifié pour pouvoir tirer des projectiles de 9 mm, une balle de calibre 8.57, huit de 9 mm et quinze de 6.35.

En garde à vue, il avait expliqué avoir récupéré le pistolet 6.35 "dans un grenier, pendant un déménagement". Quant à la forte somme d’argent trouvée sur lui, elle proviendrait "de la vente d’une Clio 4 (il refusera de donner le nom de l'acheteur et avait déclaré ne pas connaître l'immatriculation du véhicule, NDLR) et de [ses] économies". Et lorsque sont abordées les violences commises sur sa compagne, il évoque "une relation chaotique" et admet tout au plus "des bousculades, des altercations" et des "tensions psychologiques".

"Des violences périodiques, mais pas habituelles"...

Jugé ce mercredi 17 janvier en renvoi de comparution immédiate (il avait comparu une première fois le 18 décembre, mais avait demandé un délai pour préparer sa défense) devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, Joseph Obama, peu loquace, est resté sur les mêmes explications, tout en reconnaissant, dans une périlleuse contorsion sémantique, "des violences périodiques, mais pas habituelles"…

Le témoignage, à la barre, de son ex-compagne, visiblement toujours effrayée par la présence – même dans le box sécurisé – du jeune homme a d’ailleurs été particulièrement éclairant. "Comme j’avais peur de lui, je revenais après chacune de nos séparations, détaille-t-elle. Il me faisait du chantage au suicide si je le quittais. Je me sentais coupable".

"Les hématomes finissent par se résorber et disparaître. Les violences psychologiques se réparent, en revanche, beaucoup plus difficilement".

" C’est typique d’une relation sous emprise. Cet homme lui a imposé son diktat", a ensuite résumé son avocate, Me Naïma Hizzir, avant que la procureure de la République, Dominique Puechmaille, ne requière deux ans de prison ferme, avec maintien en détention.

"On veut le faire passer pour un dealer. Mais même son ex-compagne ne le décrit que comme un gros consommateur de cannabis".

En défense, Me Salomé Degoud a notamment rappelé que les violences reprochées à son client "n’ont causé qu’un jour d’ITT " et souligné "les rapports nocifs et toxiques qu’entretenait ce couple".

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions en condamnant Joseph Obama à trois ans de prison, dont un avec sursis (2). Il a été maintenu en détention.

Christian Lefèvre

(1) Plusieurs faits de violences avaient eu lieu, à Aubière (dans l'agglomération clermontoise), puis à Issoire, notamment en mai (frappée à une oreille, la jeune femme avait eu un tympan percé) et en décembre 2023.

(2) Il devra également verser à la victime 167 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice matériel (c'est le prix du remplacement d'une porte qu'il avait dégradée dans le logement du couple) et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Le blanchiment remplacé par la non-justification de ressources. Initialement, le prévenu était (notamment) poursuivi pour blanchiment ("aide à la justification mensongère de l'origine des biens et revenus d'un délit de trafic de stupéfiants"). Mais ce délit, ainsi que l'a rappelé Me Degoud en défense, nécessite des conditions très particulières pour être constitué. Ce qui n'était pas le cas dans ce dossier. Les faits ont donc été requalifiés, ce mercredi, en non-justification de ressources.

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