A Chamalières, le bar de la Petite Vitesse cultive le respect entre ses clients

Le bar de la Petite Vitesse de Chamalières n’est pas le seul de France. Il en reste des dizaines, héritiers d’une époque où l’on se déplaçait en train, et pour l’essentiel à « petite vitesse ». La vitesse des parcours de proximité à bas prix qui desservaient presque toutes les gares, les bourgeois utilisant davantage la grande vitesse, plus rapide et plus chère.

Plus personne à la gare !

Le bar de la Petite Vitesse de Chamalières date de cette époque du début du XXe siècle où les curistes arrivaient par le train et louaient une des dix-huit chambres de l’établissement.La petite vitesse a disparu en 1946, mais le bar du même nom à survécu, quand bien même la gare qui lui a donné son nom n’est plus qu’une halte ferroviaire de la ligne Eygurande-Merlines - Clermont-Ferrand dont le guichet a fermé en 2018 et où les voyageurs ont quasiment disparu.

Il n’y a donc plus, depuis longtemps, de clientèle de voyageurs dans le bar installé de l’autre côté de la voie ferrée, mais le monde est bien là dans ce qui est devenu « un peu plus qu’un bar de quartier ».« À voir comme ça, le quartier n’a pas l’air très animé », explique William qui a racheté l’établissement en 2000. « Ici, il n’y a ni commerces, ni entreprises, mais tous les gens qui descendent de la chaîne des puys et vont à Clermont passent par là. Nous accueillons donc tout le monde : les gens du quartier, ceux de passage, des jeunes et des anciens, hommes et femmes, ouvriers et cadres, bref, une clientèle très cosmopolite ».

Services compris

Et William a plusieurs cordes à son arc, avec d’abord un bureau de tabac qui n’attire pas que les Chamaliérois et les Royadères. Pareil pour le PMU qui a réduit la voilure « pour ne pas devenir un simple bar de turfistes. J’ai décidé de supprimer il y a quelques années les paris course par course qui retenaient les clients devant les écrans ». Également essentielle, une vente de pain qui rend un fier service à tous les habitants du coin, et puis un repas à 14,50 € le midi proposant une cuisine traditionnelle soignée. Et puis il y a ces horaires imbattables : 7 jours sur 7 !Des avantages qui, pourtant, ne suffisent pas à William qui veille à entretenir un climat qu’il juge essentiel : « Je tiens à ce que ce bar soit un endroit où tout le monde respecte tout le monde. Où les personnes âgées, les femmes, se sentent bien et en sécurité. Tous les gens qui partagent cet état d’esprit sont les bienvenus ».Pratique. Bar de la Petite Vitesse, 3, rue Jean-de-La-Bruyère à Chamalières. Tél. : 04.73.30.85.87. Ouvert en semaine de 8 heures à 21 heures. Le week-end de 9 heures à 21 heures.

Arnaud Vernet