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Commerce international : les chargeurs s’inquiètent de la remontée des taux de fret

Lemoci 

Après des mois de baisse, à la faveur de diverses crises, dont celle en mer Rouge, le coût du transport maritime est à nouveau en train de grimper à vitesse grand V. Les chargeurs français le déplorent et redoutent le retour des surcharges injustifiées par les compagnies maritimes. La semaine dernière, les constructeurs automobiles Tesla […]

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Après des mois de baisse, à la faveur de diverses crises, dont celle en mer Rouge, le coût du transport maritime est à nouveau en train de grimper à vitesse grand V. Les chargeurs français le déplorent et redoutent le retour des surcharges injustifiées par les compagnies maritimes.

La semaine dernière, les constructeurs automobiles Tesla et Volvo ont annoncé des interruptions de production de leurs usines en Europe en raison de problèmes d’approvisionnement provoqués par les attaques de porte-conteneurs dans le détroit de Bab el Mandeb par la rébellion houthie en soutien aux Palestiniens. Si les conséquences de cette crise en mer Rouge sur la production industrielle européenne sont encore difficiles à évaluer, elles sont déjà bien visibles sur les taux de fret.

Depuis le 15 janvier, CMA CGM a doublé ses tarifs sur les lignes Europe-Asie passant par le cap de Bonne Espérance, au sud de l’Afrique, un contournement qui allonge le voyage aller-retour de deux à quatre semaines. Selon les données du logisticien Transporeon, le prix du transport par conteneur de l’Asie vers l’Europe a déjà augmenté de 300 % !

Des hausses compréhensibles à l’égard du contexte, mais qui manquent de transparence et d’équité selon l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF). Un reproche régulièrement formulé à l’égard des compagnies maritimes et de leur pratique des surcharges.

Des surcharges imposées sans négociations possibles

Pourquoi une telle grogne ? « Pour les chargeurs en contrat direct avec les compagnies maritimes, sur 100 conteneurs, par exemple, une compagnie maritime n’en charge que 20 aux conditions tarifaires prévues au contrat et pour le surplus, demande au chargeur soit de payer des surcharges, soit d’aller sur le marché spot qui est beaucoup plus cher, explique Jean-Michel Garcia, délégué aux transports Internationaux à l’AUTF. Et on ne peut même pas négocier. Au-delà de l’aspect critiquable de cette pratique, ceci a aussi pour effet d’augmenter les taux de fret sur le marché. »

Mis devant le fait accompli, « les chargeurs ne lancent pas de recours en justice car le temps juridique est long et ils ont besoin de leurs marchandises au plus vite, poursuit ce spécialiste. Les compagnies se savent en position de force et pratiquent ce que j’appelle le SCPCP, ‘ si ça passe, ça passe ‘. » L’association, qui représente la voix des chargeurs bfrançais, s’est récemment émue de ces pratiques dans une tribune appelant l’Union européenne et les pouvoirs publics français à « œuvrer à une régulation plus importante de ce secteur ».

Pour un IATA du maritime

L’AUTF, dont sont membres les principaux groupes industrielles français clients du transport maritime, propose notamment de créer un organisme de réglementation international, pour l’instant inexistant dans le secteur du transport maritime. « Ce que nous observons, c’est qu’un organisme de réglementation international comme l’IATA dans l’aérien permet plus de transparence et d’équité », suggère Jean-Michel Garcia.

Les perturbations du trafic maritime dues aux attaques en mer Rouge et certainement à d’autres crises dans le futur vont également provoquer des congestions en France et encore alourdir la facture, croit le délégué aux transports internationaux : « En cas de blocage ou de congestion, les compagnies maritimes, qui possèdent tout ou en partie des terminaux, facturent des frais de stationnement et de détention dans un grand flou artistique, sans possibilité de se défendre pour les chargeurs notamment les plus petits chargeurs. »

Ce manque de transparence n’est pourtant pas une fatalité, du moins sur le plan strictement technique. Ainsi de l’exemple américain qui a récemment mis bon ordre dans ces pratiques. « Aux États-Unis, lorsqu’il y a des surcoûts de D&D (détention et demurrage) il y a une obligation de faire figurer certaines mentions détaillant et justifiant ces derniers dans les factures, donnant ainsi aux chargeurs la possibilité de revendiquer leur bon droit. »

Sophie Creusillet

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