Les policiers de Corrèze inquiets de leurs conditions de travail pour les JO de Paris

À l'appel du syndicat Alliance, les policiers corréziens ont été invités ce jeudi 18 janvier à une activité minimum et à manifester pour alerter sur leurs conditions de travail lors des Jeux olympiques cet été.

« Les JO vont engendrer des besoins inédits sur la plaque parisienne en termes de sécurité. Le gouvernement a décidé que les congés des policiers gendarmes seraient bloqués. Il faut garantir un niveau de sécurité satisfaisant en Corrèze pendant cette période sensible. C’est ma préoccupation ». Lors de ses vœux à la presse, le 11 janvier dernier, le préfet Etienne Desplanques ne cachait rien des enjeux sécuritaires en Corrèze pour l'été 2024. 

Pas de congés durant les JO 

Pour autant, cette échéance inquiète dans les rangs de la police, au point qu'un "jeudi noir" a été organisé ce 18 janvier à Tulle, Brive, et Ussel, comme dans de nombreux commissariats de France : "pas de sortie sauf urgences ou réquisitions", indique le syndicat Alliance. Le manque d'informations autour de ce redéploiement des effectifs vers l'Ile-de-France, qui a pour conséquences, entre autres, " la privation de congés entre le 25 juillet au 11 août " suscite l'ire des organisations syndicales, à l'image d'Alliance Police Nationale.

"Nous avons fixé un ultimatum au 31 janvier au ministère de l'Intérieur pour avoir des informations précises sur les conditions d'emploi de nos collègues lors des Jeux olympiques. Alors que les JO approchent à grands pas, nous n'avons pas à ce jour reçu de réponse que ce soit sur le social, comment seront-ils logés à Paris, ou par rapport à la garde des enfants pour les familles monoparentales, ni sur les compensations salariales que nous demandons pour ceux qui ne pourront pas prendre de congés d'été", détaille Yannick Vergne, secrétaire départemental Corrèze Alliance.

 Jean-Charles Loritano, délégué départemental adjoint Alliance. Photo Stéphanie Para.

Le malaise est général dans les rangs

En Corrèze, une trentaine de policiers seraient concernés par ce redéploiement sur Paris, "mais aussi dans la région sur des événements spécifiques comme les fêtes de Bayonne et de Dax", précise Yannick Vergne.

"Le malaise est général dans les rangs. Il faut comprendre qu'une ville comme Brive continue de vivre l'été avec le tourisme. Il va falloir continuer à assurer les missions durant cette période. On ne peut pas se retrouver la nuit, avec un seul véhicule pour une ville de 50.000 habitants ", ajoute Jean-Charles Loritano, délégué départemental adjoint Alliance.

À travers cette action, qui s'est également traduite par des distributions de tracts à Brive et Tulle, les policiers entendent relayer l'inquiétude de la population sur "le manque d'effectifs sur la période estivale en Corrèze". Les représentants syndicaux doivent rencontrer le préfet, ce jeudi soir à 17 heures.

Frédéric Rabiller et Pierre Vignaud