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Corrèze : comment la Xaintrie blanche sécurise son alimentation en eau potable après des années de citernage les étés de sècheresse

Corrèze : comment la Xaintrie blanche sécurise son alimentation en eau potable après des années de citernage les étés de sècheresse

Une entente intercommunale est née pour sécuriser le territoire de l’ex canton de Saint-Privat en eau potable. L’interconnexion est prévue avec une conduite excédentaire d’Argentat. Un projet ambitieux mais contesté. Explications.

2019, 2020, 2022… des années noires pour la Xaintrie Blanche où la sécheresse a mis à mal les ressources en eau. Un citernage coûteux et anxiogène qui a laissé des traces. Comment ne plus revivre cette situation ? Comment faire en sorte que l’eau potable arrive au robinet des 3.600 habitants ?Alors qu’un rassemblement d’opposants est prévu samedi 20 janvier (voir ci-desous), les élus refont le point sur ce dossier.

Sécheresse : les citernages d'eau ont commencé en Xaintrie (Corrèze)

L’enjeu du projet. Pour Nicole Bardi, maire d’Auriac, présidente de Xaintrie Val Dordogne et Joël Beynel, président du syndicat des eaux du Puy du Bassin, il faut éviter tout amalgame. Le projet qui a été voté « démocratiquement » par neuf communes n’a rien à voir avec la Communauté de communes qui n’aura la compétence eau qu’en 2026. Il s’agit d’un projet qui a pour but, après des années critiques, de sécuriser l’alimentation en eau potable du plateau de l’ex canton de Saint-Privat.Le projet dans le détail. Le choix fait par ces neuf communes (*) est de s’interconnecter avec le réseau d’eau excédentaire d’Argentat afin de faire remonter l’eau sur le plateau. Concrètement, ce raccordement se fera avec des pompes à partir d’une station  qui sera bâtie sur une parcelle privée au lieu-dit Le Péage sur la RD980 à la sortie d’Argentat.« La reprise d’eau se fera en face de l’Ehpad », explique Nicole Bardi. « On se branchera sur la conduite (Argentat ne pompe pas l’eau dans la Dordogne mais dans un champ captant, Ndlr) et on achètera l’eau à la commune d’Argentat, tout simplement », traduit Joël Beynel.A partir de cette station, un tuyau remontera sur 12 km au château d’eau de Jarrigoux à Saint-Privat. « De là, l’eau ira par gravitation à la station de Lavergne qui servira juste de réservoir puis à une station à construire à Artiges qui amènera l’eau au Puy du Bassin. »Le calendrier et le coût. La consultation des entreprises va être lancée courant 2024 pour des travaux qui devraient débuter à la fin de l’année. Prudent, le président du syndicat avance une durée de deux ans.Quant au coût, il approche les 7 millions d’euros avec des subventions qui pourraient avoisiner 60 %. Quant au prix du m3 , « on sera à moins d’un euro ». Nicole Bardi le confirme : « Il augmentera, mais dans des proportions raisonnables ». Et de se réjouir : « Je me félicite que ce projet aboutisse car c’est sécuriser l’alimentation en eau potable en quantité et qualité pour les années à venir. On ne se tire pas une balle dans le pied pour ainsi pouvoir attirer de nouveaux habitants, des entreprises. » Les élus ne veulent pas mettre une croix sur le développement du territoire.

C’est un projet ambitieux et osé, mais la ruralité a le droit de vivre aussi », insiste Joël Beynel.

Pour répondre à ceux qui plaident pour de nouveaux forages, les élus rappellent que depuis plus de quinze ans, les études se sont enchaînées et n’ont pas abouti à des solutions convaincantes. Ils s’appuient aussi sur les conclusions de l’hydrogéologue Jean-Pierre Floch et du BRGM (bureau de recherche et de géologie minière) : « toute une communauté scientifique estime qu’il sera compliqué de trouver des ressources nouvelles et pérennes en Xaintrie dans les années à venir ». (*) Les communes ont créé une entente car quatre ne sont pas adhérentes au syndicat du Puy du Bassin : Saint-Geniez-ô-Merle, Servières-le-Château, Hautefage et Auriac (pour moitié). Elles ont toutes délibéré favorablement en fin d’année.

« Nous pensons qu’il y a besoin d’une réflexion plus globale. L’eau est venue à manquer deux ou trois années de suite mais pas le dernier été, indique Anne Deloule. Nous pensons qu’il est possible de mieux exploiter l’eau, notamment celle qui circule sur le plateau mais il faut peut-être faire des forages un peu plus profonds ou chercher d’autres captages ».

Laetitia Soulier et Arnaud Besnard

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