Héros du titre d'Aurillac en Espoirs de 2022 mais ralenti par des blessures, Jordon Van Rensburg veut rattraper le temps perdu

Lancé en pro un mois avant le titre en Espoirs de 2022, Jordon Van Rensburg a vu son évolution freinée par des blessures. Mais l’ailier du Stade Aurillacois est enfin remis et entend montrer qu’il a sa place dans le groupe. Dès ce vendredi 19 janvier (19 h 30), sur la pelouse d'Agen.

Pas vu en pro depuis le match à Montauban la saison dernière, Jordon Van Rensburg a dû ronger son frein pendant plusieurs mois. La faute à une blessure récurrente aux ischios qui a été identifiée et traitée depuis. L’ancien ailier des Espoirs, auteur d’un doublé en finale contre Toulouse il y a deux ans, est prêt. Et il a faim. Et entend le montrer vendredi 19 janvier, pour la 17e journée de Pro D2, à Agen.

Votre retour à la compétition a été très long à se concrétiser. Comment s’est passée l’année écoulée depuis votre première blessure ?

"En fait, en fin d’année dernière, lors de la préparation du match contre Aix, je me suis déchiré l’ischio gauche. C’était sept semaines d’arrêt. Je suis rentré en Afrique du Sud car la saison était finie et j’ai travaillé avec un kiné là-bas. Je suis revenu cette saison et ça a bien commencé pendant deux semaines et je me suis de nouveau déchiré au même endroit.

Une boule sur les ischios

Je sentais qu’il y avait quelque chose de différent, avec le staff, on a fait des scans et des IRM et avec le Dr Dallat, on a trouvé qu’il y avait une boule, comme un kyste, sur les ischios derrière le genou et ça demandait une opération qui nécessitait trois mois d’arrêt. Au total, ça a fait 6-7 mois mais c’est fini, c’est derrière moi maintenant."

Son deuxième essai avait fini de faire basculer le match dans l'escarcelle d'Aurillac lors de la finale contre Toulouse, le 12 juin 2022.

Cela vous a-t-il rassuré quand vous avez trouvé l’origine de ces soucis aux ischios ?

"Bien sûr. Quand on a trouvé la boule, je m’étais déjà déchiré deux fois au même endroit. J’avais tout le temps des questions, mais on est bien équipé ici avec le staff médical, on a trouvé le problème. Sur le plan mental, je suis fort et bien préparé."

Vous étiez du voyage à Béziers dans le groupe élargi, c’est important d’avoir ces points d’étape qui jalonnent le retour??

"Oui. Ça fait trois fois cette année déjà que je suis 24e, deux fois à l’extérieur et une fois à la maison. J’ai passé une très bonne semaine d’entraînement la semaine dernière, cette semaine aussi. C’est grâce aux coaches qui m’ont donné un peu de confiance."

Vous avez été un des premiers de la génération titrée en Espoirs à évoluer en pro. Comment avez-vous vécu le fait de voir vos partenaires s’installer en pro alors que vous aviez peut-être un peu d’avance au départ ?

"Ça, c’était vraiment une guerre dans la tête. D’être monté en premier, d’avoir mon âge et d’essayer de montrer quelque chose, c’était très positif pour moi. Et après être champion, c’était énorme. Et après ça, quand j’ai été touché au ménisque, de voir mes copains monter alors que moi, j'étais derrière et blessé, c'était très compliqué dans la tête. Mais c’est derrière moi. Je veux remontrer quelque chose."

Attendu dans son rôle de finisseur, celui qui avait mis trois essais en phase finale (ASM en quart et Toulouse en finale), Jordon Van Rensburg avait aussi débloqué son compteur en Pro D2, à Montauban.

Ce parcours avec les Espoirs dans une équipe où vous avez été important, vous avait porté. Était-ce un repère ?

"Oui, bien sûr. Même si on a joué à un très haut niveau avec les Espoirs, la Pro D2 est toujours un autre étage. Ce n’est pas le même niveau. On est en face de 15 joueurs pros, pas des Espoirs. Oui, on jouait à haut niveau mais c’est différent de la Pro D2 où ça va plus vite, c’est beaucoup plus précis."

Vous sentez-vous davantage prêt que lors de vos débuts à Vannes il y a deux ans ?

"J’avais senti une différence ce jour-là, oui. Les joueurs sont plus costauds, le jeu est plus précis."

Prêt à 100 %

Comment voyez-vous ce match à Armandie ?

"Agen, c’est une équipe avec des stars, de très grands noms en face. C’est une équipe qui joue bien mais il y a toujours des petites fautes aussi. On a bien préparé ce match pour faire quelque chose."

À 23 ans, l'ailier sud-africain compte quatre matches de Pro D2 pour un essai.

Comment avez-vous senti le groupe cette semaine ?

"Il y a une très bonne énergie, et beaucoup d’excitation. On a peu de changements et les joueurs qui vont avoir l’opportunité de jouer sont prêts."

Personnellement, qu’attendez-vous de ce match ?

"Moi, j’ai juste envie de donner tout ce que je peux. Je suis prêt à 100 % dans la tête et physiquement. Je suis là pour montrer quelque chose et prendre une place. J’espère que je peux apporter quelque chose à l’équipe et montrer que je suis prêt, que je suis là." 

Propos recueillis par Jean-Paul Cohade Photos Francis Campagnoni