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France - Croatie à l'Euro : un rendez-vous entre vieilles connaissances

France - Croatie à l'Euro : un rendez-vous entre vieilles connaissances

Si elle a sensiblement perdu en intensité, la rivalité entre la France et la Croatie, qui s’affrontent ce jeudi (18 heures) au tour principal de l’Euro en Allemagne, perdure depuis près de 30 ans.

La promesse de passer une grosse heure entre “amis”, à l’heure de l’apéro. Mais à Cologne, sur le coup de 18 heures, Français et Croates tourneront encore à l’eau et un parfum aux effluves désagréables s’abattra sur le vestiaire du vaincu, s’il y en a un, environ quatre-vingt-dix minutes plus tard.

Débuter le tour principal de l’Euro sur un revers serait forcément handicapant pour la course à la qualification, à laquelle prétendent aussi la Hongrie et sans doute le pays hôte, l’Allemagne.

Autant que de bonne opération arithmétique, il sera question d’orgueil entre les Tricolores et leurs rivaux au maillot à damiers rouges et blancs. Depuis bientôt trois décennies, l’antagonisme entre les handballeurs français et croates existe bel et bien, même si la tension, qui a atteint son pic au début des années 2010, est légèrement retombée.

L'apogée en 2009, à Zagreb

Sa genèse remonte à la finale du Mondial 1995 en Islande. À Reykjavik, les Bleus de Daniel Costantini remportent leur premier titre (23-19), quand les Croates prennent la mesure du lourd héritage légué par la dislocation de la Yougoslavie, championne olympique en 1984 et du monde en 1986. L’été suivant, ils tiennent leur revanche (20-24) en demi-finale des JO d’Atlanta. Et, s’ils ne dominent pas par la suite tous les duels, souvent sans enjeux, ils éliminent à nouveau la France en demie du Mondial 2005 (32-35).

La montée en puissance des deux nations est enclenchée et les affrontements se font alors en haute altitude. Demi-finale de l’Euro 2006, quart du Mondial 2007, demie des JO 2008 pour les Experts de Nikola Karabatic. Demie de l’Euro 2008 pour le génial et impétueux Ivano Balic. La rivalité entre les deux meilleurs joueurs du monde, à l’instar de leurs équipiers, est à son paroxysme lors de la finale du Mondial 2009, que les Bleus remportent (24-19) dans la furia, à Zagreb.

« C’est peut-être le plus grand match jamais réalisé par cette équipe de France », estimait quelques années plus tard Michael Guigou, présent également lors du sacre continental de 2009 à Vienne (25-21) et de la demi-finale olympique de 2012 (25-22). Le dernier grand coup d’éclat croate aura lieu en quart du Mondial 2013 (23-30), avant un succès resté sans suite en phase de groupes des Jeux 2016 et un échec, à Montpellier, au tournoi de qualification olympique pour Tokyo.

« Le maître et l'élève »

Longtemps, « notre relation avec les Croates, c’était le maître et l’élève », résuma en 2018 pour 20 Minutes le DTN Philippe Bana. « Les entraîneurs yougoslaves puis croates venaient en France pour nous enseigner la technique et la tactique. » La leçon a été bien apprise et la France mène 17 victoires à 9 (1 nul) sur les 27 derniers matchs officiels.

Ce jeudi soir, les hommes de Guillaume Gille seront encore favoris. Déjà parce qu’ils sont vice-champions du monde, alors que leurs adversaires, argentés lors de l’Euro 2020, n’avaient pris que la 9e place du dernier Mondial.

Ensuite parce que les Bleus ont su contenir la pression allemande (33-30), mardi à Berlin, pour aborder ce second tour en position préférentielle, alors que les Croates, étincelants contre une Espagne en perdition (39-29), ont ramé contre l’Autriche (28-28) avant d’assurer contre la Roumanie (31-25). Imprévisibles, à l’image de beaucoup de résultats dans cet Euro.

Sébastien Devaur

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