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Arkea Ultim challenge. Gitana en tête, Sodebo en route vers le Cap ?

Arkea Ultim challenge. Gitana en tête, Sodebo en route vers le Cap ?

On le sait depuis le départ. Réussir à faire ce tour du monde sans escale sera une vraie gageure pour les nouveaux Ultim. Après Banque Populaire à Récife, SVR-Lazartigue va devoir s’arrêter au Cap suite à la casse de sa dérive. Sodebo semble également se diriger vers le Cap distant de 1333 mn juste devant son étrave même si pour l’instant aucun problème n’a été évoqué publiquement. Sa trajectoire ne parait pas la plus optimale et ses vitesses depuis quelques jours ne sont plus optimales après son long run à haute vitesse pour tenter de rester dans le même système de Gitana qui devant en profite et s’échappe en solo.

C’est à la 11e nuit que SVR – Lazartigue a été coupé dans son élan par une avarie majeure, Charles Caudrelier s’envole en tête de la course, réellement en solitaire. 560 milles derrière, Thomas Coville œuvre pour rester dans le même train météorologique. Et, pendant que Actual Ultim 3 et le Maxi Banque Populaire XI composent avec ce que la météo leur offre, Éric Péron a passé l’équateur.

Un choc aura donc mis fin à l’incroyable mano a mano qui opposait Tom Laperche à Charles Caudrelier depuis le premier jour. Au tout petit matin, SVR – Lazartigue est entré en collision avec un OFNI, par la dérive. Le puits de dérive est endommagé, une voie d’eau importante s’est créée. Stabilisée, probablement par les compartiments étanches et une pompe qui doit évacuer l’eau entrée dans le bateau. Aux portes du grand sud, les urgences ont brutalement changé pour Tom Laperche, en sécurité, l’équipe de SVR – Lazartigue et Mer Concept. La préoccupation principale, menée par l’équipe technique, est d’évaluer les dégâts et organiser les opérations des prochaines heures. Ce qui est sûr, c’est que le mode course est mis en suspens pour le jeune solitaire, pour un temps encore indéfini.

En tête de la course, tenant depuis des heures des moyennes à plus de 35 nœuds, Charles Caudrelier prolonge sa course échevelée. À 7 heures ce jeudi matin, les compteurs faisaient état d’une progression de 835 milles au cours des 24 dernières heures. Edmond de Rotshchild taquine actuellement le record de la distance en 24 heures en solitaire, toujours détenu par François Gabart depuis son record du tour du monde en solitaire, à l’automne 2016 : 851 milles. Il n’est pas certain que ce soit une cible pour Charles Caudrelier, dont l’objectif reste d’avancer à l’avant du front sans prise de risques inutiles. Qui sait si, au tempo, le record ne tombera pas de lui-même, naturellement ?

Le skipper de Edmond de Rothschild ne se réjouit sans doute pas de voir disparaître de son tableau arrière l’aiguillon qui le poussait à faire toujours plus et toujours mieux depuis le départ de cette manière. Ces fortunes de mer ne font jamais le bonheur de la concurrence.

Le défi de Coville
Son concurrent le plus proche est désormais Thomas Coville, qui progresse à belle allure dans son nord-ouest, 566 milles derrière. Le skipper de Sodebo se démène toujours pour rester le plus à l’avant possible du front dépressionnaire qui pourrait le propulser lui aussi jusqu’aux Kerguelen, mais l’affaire est sensible. Il va y avoir du travail à bord de Sodebo Ultim 3, peut-être des empannages à multiplier glisser vers le sud afin d’exploiter au mieux le vent de sud-ouest qu’il va cueillir dans les prochaines heures. La séquence pourrait être dure, mais l’effort ne l’a jamais effrayé. Il y a huit ans, lors de sa tentative (victorieuse) contre le record du tour du monde en solitaire, Thomas avait réussi l’incroyable performance d’enchaîner 21 empannages en 24 heures, dans cette partie du globe, pour profiter d’un maigre couloir de vents portants. Une séquence légendaire qu’il n’aura pas forcément besoin de rééditer, mais il devra faire en sorte de tenir des moyennes très élevées, aux alentours de 35 nœuds, pour se ménager sur un moyen terme des conditions de navigation propices à la performance.

À 1700 et 1870 milles de la tête, Actual Ultim 3 et le Maxi Banque Populaire XI jouent la même partition, qui n’est pas des plus simples : un anticyclone s’avance dans leur sud. Son centre devrait venir se mettre pile dans leur route, ce qui les contraindrait à incurver leur trajectoire vers des latitudes très méridionales, pour faire route à la limite des zones des glaces. Il pourront alors exploiter une nouvelle dépression qui naît dans l’ouest… à condition que sa trajectoire leur soit favorable.

Adagio dans le sud !
Cette nuit, Éric Péron a franchi l’équateur. « Un point de passage important, avec le changement de sens de la force de Coriolis, qui influe le vent, l’eau, le courant, dit le skipper de Adagio. C’est aussi la porte d’entrée vers l’Atlantique sud, l’océan Indien, le début d’une grande aventure ». Éric Péron en a profité pour draguer Neptune « qui n’a pas été très cool avec nous aujourd’hui » en lui offrant un ou deux triangles de son chocolat préféré. Ça mérite bien un coup de main !

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