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TEP scan, renforts aux urgences, en pédiatrie... Ce qu'il faut retenir des vœux 2024 de l'hôpital de Montluçon

Rien n’a été caché des difficultés que vit le centre hospitalier de Montluçon, lors des vœux annuels. Une centaine de personnes y a assisté, jeudi 18 janvier, à l’Ifsi (institut de formation en soins infirmiers). Une faible fréquentation qui s’explique surtout par l’horaire choisi : à 14 heures, la plupart des personnels sont dans les services.

De ce fait, les vœux ont été rapides, mais denses. En quarante-cinq minutes, Frédéric Laporte, maire et président du conseil de surveillance, le Dr Marie-Laure Dubouchet, présidente de la commission médicale d’établissement, et Patrice Beauvais, directeur délégué, ont listé les nombreux sujets d’inquiétude, mais aussi les projets, pénalisés par les comptes. "Un boulet financier", a imagé Patrice Beauvais.

Un déficit structurel de 25 millions d'euros

Le déficit structurel est de 25 millions d’euros, "et il aurait été à plus de 40 millions d’euros sans la sécurisation des recettes mise en place pendant trois ans avec le Covid-19", selon le Dr Marie-Laure Dubouchet.Le Dr Marie-Laure Dubouchet, présidente de la commission médicale d'établissement. (Photo Florian Salesse)

Et la présidente de la CME de regretter l’absence de dossiers présentés dans le cadre de Segur de la santé 1, "alors que nous avions le projet de TEP scan. Moulins a obtenu 19 millions d’euros, Thiers, 25 millions d’euros, Issoire, 40 millions d’euros, Montluçon, rien."

2.200. Nombre de fiches de paie éditées par le centre hospitalier de Montluçon, pour 1.600 ETP (équivalents temps plein).1.300. Nombre de lits.25. En millions d’euros, le montant du déficit structurel de l’établissement. Il s’oppose au déficit nominal (résultat annuel) : 3 millions d’euros en 2022.65. En pourcentage, la proportion des postes de médecins pourvus. Un poste sur trois n'est donc pas occupé.

Mise en oeuvre du TEP scan en 2024

La mise en œuvre de l’équipement, au sein du service de médecine nucléaire existant de 1998, est prévue pour cette année, alors que l’autorisation accordée par l’Agence régionale de santé remonte à février 2022. Patrice Beauvais explique :

C’est un équipement qui répond à un besoin dans un bassin de population de 300.000 personnes. Il faut 3,3 millions d’euros pour conserver cet équipement entrant dans la prise en charge de cancers. C’est possible.

En poste depuis le 1er janvier 2023 avec la mise en place de la direction commune au centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand, le directeur délégué en est déjà "à la vingt-cinquième réunion" dédiée à ce sujet "mobilisateur et fédérateur". L’hôpital aura besoin du soutien financier de l’Etat et de la Région, tous les deux dans la boucle.

Cerfication. La non-certification de l’établissement par la Haute autorité de santé, en 2023, est toujours vécue comme une "injustice", répète le directeur Patrice Beauvais. La prochaine visite de certification aura lieu début 2025.

Diagnostic des bâtiments : Ehpad et pyschiatrie

Il se tourne aussi du côté du conseil départemental pour un autre gros chantier : celui de la mise aux normes des Ehpad. "Nous avons près de 350 lits et pas d’unité fermée pour les personnes déambulantes. Un certain nombre de patients sont insuffisamment pris en charge."Patrice Beauvais, directeur délégué du centre hospitalier de Montluçon. (Photo Florian Salesse)

Le diagnostic immobilier concerne également la psychiatrie et le bâtiment A, dans le site principal. "Il accueille l’imagerie, des consultations, l’hôpital de jour, des hospitalisations complètes. Il y a plus de cinquante patients", détaille le Dr Marie-Laure Dubouchet.

Cellule de gestion des lits et sécurité

Impossible de se séparer de cet espace, alors que la tension sur les lits est journalière. "Nous avons vingt à vingt-cinq personnes tous les jours à hospitaliser" et pour lesquels il faut trouver une place. Une cellule de gestion des lits a été créée en 2023, avec une infirmière, qui sera rejointe dans les prochaines semaines par une deuxième infirmière.

Un autre billet de 14 millions d’euros est nécessaire pour une remise à niveau de la sécurité globale du site, autre chantier d’importance. Là encore, il va falloir chercher les financements que l’hôpital n’a pas.

Médecins étrangers. Les médecins étrangers sont "essentiels", souligne le Dr Marie-Laure Dubouchet. La période de formation est quatre ans. Au niveau national, un candidat sur trois est retenu à l’épreuve de vérification des connaissances (EVC). "À Montluçon, on est à 40 %, sachant qu’on a cinquante médecins stagiaires associés", indique Patrice Beauvais, directeur délégué.

Une navette pour les médecins du CHU

En 2023, une navette a été mise en place entre le CHU de Clermont-Ferrand et l’hôpital de Montluçon pour véhiculer les médecins renforçant des services en difficulté. Cela représente plus de 1.800 voyages l’an dernier.(Photo Florian Salesse)

Le renfort des médecins de Clermont-Ferrand, mais aussi de Moulins et Vichy, permet d’assurer une continuité des soins. On pense évidemment à la pédiatrie qui a perdu son dernier médecin en novembre 2022. "Un seul médecin y est inscrit à Montluçon, la situation reste fragile. Mais en 2024, on espère que les consultations d’urgence ne seront plus régulées par le 15", précise le Dr Marie-Laure Dubouchet.

Des renforts aux urgences pour éviter les fermetures

Les urgences bénéficient depuis novembre dernier de 2,5 équivalents temps plein (ETP) du CHU de Clermont-Ferrand. "Il n’y a pas eu de jours de fermeture en fin d’année et on espère que cela continuera." La réanimation, l’oncologie ont également bénéficié de la collaboration médicale d’autres établissements.

Mais le nerf de la guerre reste le recrutement. L’hôpital recherche toujours des médecins, alors que l’activité a progressé en 2023 : 2 % sur les hospitalisations et près de 10 % sur les consultations.

Seher Turkmen

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