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Y aura-t-il de l'éolien dans le Livradois-Forez un jour ? Le point en 10 projets

Y aura-t-il de l'éolien dans le Livradois-Forez un jour ? Le point en 10 projets

Dans le territoire du Parc naturel régional du Livradois-Forez, et alentour, au nord comme au sud, les différents projets d’implantation d’éoliennes n’ont toujours pas abouti quand ils n’ont pas été tout simplement abandonnés.

Tour d’horizon des projets éoliens dans le territoire du Parc naturel régional du Livradois-Forez et alentour.

1. Col de la loge (cinq éoliennes).

Sur le site du Caire près du col de la Loge dans le Loire, le projet d’installation d’un parc éolien, pourtant bien avancé, est aujourd’hui à l’arrêt. Dans le bras de fer qu’oppose EDPR, le porteur de projet sino portugais et les opposants (communes, association) à l’implantation de ces cinq éoliennes sur les communes de Saint-Jean-la-Vêtre (quatre) et de la Côte-en-Couzan (une), la cour d’appel administrative vient de donner un avantage aux seconds. Des opposants qui multiplient les recours depuis des années. Mercredi 3 janvier, la juridiction rhodanienne a annulé les trois permis de construire accordé par la préfecture de la Loire en 2016."Cet arrêt rejoint la décision du Conseil d’État qui avait rejeté un premier arrêt de la cour d’appel [en mai 2023, ndlr] en dénonçant les atteintes graves que porterait ce projet “à la qualité des paysages remarquables du site” ", explique Marc Dupuis, secrétaire du collectif d’opposition Vent du Haut-Forez.

Pour le porteur de projet qui a déjà opéré un premier déboisement sur site, la situation se complique.

L’arrêt précise que cette dégradation des paysages n’est pas “régularisable”. C’est-à-dire que quelque modification du projet que ce soit ne permettra pas de supprimer ou atténuer les impacts néfastes du projet sur les paysages. En fait, dans l’état actuel des choses, aucun projet éolien modifié ou nouveau, ne peut être lancé sur l’ensemble du site d’implantation proposé. 

Le porteur de projet a jusqu’au dimanche 3 mars pour faire appel de la décision juridique. "C’est une décision qui nous déçoit et qui va à l’encontre des précédentes prises auparavant et qui allaient dans notre sens. Je rappelle que nous avions obtenu toutes les autorisations pour un projet qui a été construit avec le territoire", explique Éric Cabrol, responsable du développement pour EDPR dans le sud de la France. La structure qui compte "près de 200 éoliennes en France" et "une cinquantaine de projets d’implantation" n’a pas l’intention de baisser les bras. "90 % de nos projets rencontrent des oppositions et subissent des recours. Cela ne fait que rallonger la mise en service des parcs éoliens. En France, il faut deux fois plus de temps que dans certains pays limitrophes."

2. Arconsat (cinq éoliennes).

Lancé en 2018, le projet de cinq éoliennes porté par Engie Green dans le secteur de Montlune suit son cours. Après l’érection d’un mat de mesure de 84 mètres au lieu-dit Bois brûlé et des études d’impacts (biodiversité, sonores en 2021), le porteur de projet a indiqué vouloir déposer les demandes d’autorisation auprès des services administratifs "fin 2023, début 2024". Une demande qui, pour l’heure, n’a toujours pas abouti. "Après consultation du bureau d’études, nous avons revu le planning", explique furtivement Najib Affroukh, le chef de projet Engie Green.

Si, selon le maire, le projet n’a pas rencontré d’opposition dans la commune, l’association Bien vivre en pays d’Urfé du côté de Saint-Just-en-Chevalet, fait savoir qu’elle s’opposera à la mise en place des éoliennes sur le site.

3. Col de Toutée (sept éoliennes).

Sur les hauteurs de Cunlhat, Auzelles et Saint-Amant-Roche-Savine, l’opérateur Abo Wind avait pour ambition d’implanter sept éoliennes sur le site du col de Toutée. Lancé en décembre 2020, le projet semble pour l’heure en suspend. "Pas de nouvelle, bonne nouvelle", se réjouit la maire de Cunlhat, Chantal Facy qui ne cache pas son opposition à un tel projet. "Cunlhat et Auzelles sont couvertes par un PLUI qui interdit toute construction sur cette zone naturelle", expliquait-elle en 2021 ajoutant que la proposition d’Abo Wind avait rencontré une forte opposition sur le terrain.

4. Noirétable-Viscomtat (trois à quatre éoliennes)

Approchées depuis plus de deux ans par l’opérateur Innergex, les communes de Noirétable et Viscomtat pourraient voir s’ériger des éoliennes sur le mont Picot. Noirétable a proposé de recevoir le porteur de projet lors d’une prochaine réunion municipale. "Nous savons que des rencontres ont eu lieu entre les propriétaires fonciers et Innergex, et nous ne voulons pas passer pour ceux qui bloquent. Le maire sortant était pour l’éolien, personnellement, je ne suis ni pour ni contre", dévoile le maire élu en décembre 2021 [suite à la démission du conseil municipal ndlr].

5. Saint-Clément-de-Valorgue (cinq éoliennes)

Le projet porté par la société d’économie mixte locale Eole-Lien du Livradois Forez composée de treize collectivités dont le Parc n’a pas abouti. Lancé en 2013, il a été retoqué par le Conseil d’État en 2019 pour raisons environnementales : le projet se situait sur l’un des axes majeurs de migration des oiseaux, notamment le Milan royal.

6. Gumières (six éoliennes)

Un peu plus à l’Est, du côté Loire, le projet de neuf éoliennes est passé à six. Lancé en 2007, le programme de développement a vu son permis de construire accordé deux ans plus tard. Un recours déposé par des opposants au projet a quant à lui été rejeté par la juridiction et s’il reste encore "d’autres recours à purger", le maire, opposé au projet, exprime sa lassitude face aux énièmes ping-pong judiciaire concernant cette fois-ci, le droit de passage sur la voie communale. "

Rien que cette procédure a déjà coûté 5.000 € à la commune. Le projet nous a divisés. Quand certains voudraient aller jusqu’au bout pour stopper le projet, je réponds aujourd’hui de mon côté qu’il ne faut pas que cela mette à mal les finances publiques.

Les éoliennes pourraient être érigées à l’horizon 2025.

7. La Renaudie (cinq à huit éoliennes)

Lancé en 2019 par Enertrag, le projet dans le secteur du Bois de Pinatel est aujourd’hui mis en sommeil. "La population a voté contre mais nous n’avons pas complètement abandonné le secteur et peut-être y reviendrons-nous quand la conjoncture sera plus favorable", explique Paul Pellet de l’entreprise Enertrag.

Le projet avait rencontré une forte opposition avec notamment la création d’un collectif de riverains : Nos villages ne sont pas à vendre.

8. Saint-Just-en-Chevalet (neuf éoliennes)

EDPR a fort à faire face aux opposants des communes de Cherier, Saint-Just et la Tuilière, à quelques kilomètres à peine d’Arconsat, côté Loire. Le projet éolien du Pays d’Urfé essuie les recours depuis près de dix ans. À ce jour, deux contentieux sont en cours. L’un, concernant le permis de construire qui est porté par l’association Bien vivre en pays d’Urfé. Le second, contre l’autorisation d’exploiter, qui est porté par la municipalité de La Tuilière, et la Région. "Ce projet est incompréhensible, il rencontre l’opposition des habitants mais aussi des communes, l’intercommunalité, la Région et l’État sans oublier le Département qui a subventionné une partie des frais de justice engagés", alerte Pascal Poncet, maire de Saint-Just-en-Chevalet, farouchement opposé au projet.

9. Saint-André-le-Coq (cinq éoliennes)

Portées par le maire Dominique Busson en concertation avec les communes voisines, les cinq éoliennes qui devaient être implantées dans les anciens marais de Saint-André-le-Coq attendent encore le résultat des études complémentaires. Celle de Total Énergie qui a repris le flambeau alors que l’opérateur Volkswind a lui, passé la main, à cause du manque de vent.

Les résultats sont attendus fin janvier. "Dans le nord de la Limagne, c’est le seul projet qui a été retenu", précise Dominique Busson.

10. Lachaux (deux à trois éoliennes)

Alors qu’un projet éolien était lancé à Lachaux, les habitants ont majoritairement voté contre, lors d’une consultation locale, en décembre 2022. "Notre éthique est claire : si le conseil municipal se prononce contre le projet, on n’ira pas plus loin et RWE ne poursuivra pas le projet à Lachaux", expliquait alors Claire Besnier, responsable nouveaux projets pour l’Auvergne.

Yann Terrat

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