Face au Black Lion, l'ASM Clermont va affronter toute une nation, la Géorgie, en Challenge Cup

C’est une équipe de Géorgie bis que s’apprête à affronter l’ASM, samedi (14 heures) à Tbilissi. Face au Black Lion, les Clermontois vont aussi devoir résister à la ferveur de 20.000 supporters géorgiens.

Il fait une bonne quinzaine de degrés en ce mercredi après-midi à Tbilissi. Des conditions idéales pour s’entraîner et préparer comme il se doit le match capital de ce samedi (14 heures) face à l’ASM. À trois jours de cette rencontre décisive pour la qualification, la franchise des Black Lions est ultra-concentrée. Presque à l’extrême.

À peine, nous avons franchi les portes du stade Shevardeni que Tatia Beriashvili, la chargée des relations presse de l’équipe nous passe les consignes. « Interdiction de faire des photos pendant l’entraînement ». C’est assez habituel dans le monde du rugby professionnel.

« Interdiction d’assister à la séance ». Ça, c’est pour le coup singulier. Mais c’est dire si les hommes du Caucase préparent cette rencontre avec la plus grande méticulosité. Le signe aussi que le rugby géorgien a bien grandi et veut désormais ne plus rien laisser au hasard. Une question de fierté nationale.

L'ASM face à 20.000 supporters géorgiens

Que les joueurs clermontois ne s’y trompent pas, ce n’est pas une équipe comme les autres qu’ils vont retrouver samedi sur la pelouse du stade Mikheil-Meskhi. Ce Black Lion constitue tout simplement l’antichambre de la sélection. Cette franchise, créée seulement en 2021, est celle de la Fédération nationale. Elle possède donc le même staff que les Lelos, les mêmes infrastructures aussi.

Le complexe Shevardeni, où les futurs adversaires de l’ASM s’entraînent, peut d’ailleurs s’assimiler au « Marcoussis géorgien ». En attendant d’être autorisé à venir assister à la toute fin de l’entraînement, nous avons pu apprécier le complexe hôtelier où les joueurs effectuent leur rassemblement. Les joueurs sont eux employés par la Fédération. Pas étonnant dès lors de retrouver en très grande partie dans cette équipe les joueurs composant la sélection.

« Environ 50 % des joueurs font partie de l’équipe nationale. C’est la même structure, le même système. Sans les “légionnaires” qui ont joué en France. Mais c’est absolument la même chose. Depuis la création de la franchise il y a trois ans, le même personnel a produit le même travail avec l’équipe nationale et le Black Lion », explique l’entraîneur en chef, Levan Maisashvili, qui n’est autre que le sélectionneur de la Géorgie.

Le Black Lion, comme une deuxième sélection nationale

Pour ces joueurs, porter le maillot frappé du lion provoque donc un énorme sentiment patriotique. Revêtir cette tunique dépasse largement les limites administratives de Tbilissi. Samedi, devant 20.000 spectateurs survoltés, l’ASM va quasiment jouer un match face à l’équipe nationale de Géorgie. Une rencontre durant laquelle les partenaires de l’ancien Aurillacois Merab Sharikadze veulent absolument porter haut les valeurs du pays. Avec dans le viseur, la farouche volonté de faire progresser encore le rugby géorgien.

L'ASM Clermont face aux Géorgiens du Black Lion : retours de Moala et de Kremer

« Le Black Lion, c’est un peu la deuxième sélection, explique le capitaine. Je ne ressens aucune différence entre le fait de jouer pour ce maillot ou celui de la Géorgie. C’est un véritable honneur de jouer pour la première fois cette compétition. Nos supporters attendent cette rencontre face à l’ASM depuis longtemps. Et pour eux non plus, il n’y a aucune différence entre le Black Lion et l’équipe nationale. Cette Challenge Cup est la meilleure opportunité pour faire grandir le rugby géorgien. De toute façon, si vous ne jouez pas face à des équipes meilleures que vous, vous ne progressez jamais. Si tu es le plus intelligent dans une pièce, ce n’est pas bon. On a toujours besoin de plus intelligent que soi… »

Une petite pointe de flagornerie avant l’ébullition de ce samedi. L’ASM est prévenue, elle s’apprête à affronter toute une nation.

 

À Tbilissi, Arnaud Clergue