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Taïwan : le dernier coup de pression militaire de Pékin

Taïwan : le dernier coup de pression militaire de Pékin

La Chine resserre son contrôle sur Taiwan. Ce dernier a dénombré 24 avions militaires chinois autour de l’île en l’espace de 24 heures, a déclaré, jeudi 18 janvier, le ministère taïwanais de la Défense. Selon un communiqué du ministère, cinq navires chinois ont également été détectés autour de l’île dans les 24 heures précédant jeudi 06H00 (22H00 GMT).

Sur ce nombre, "11 avions ont franchi la ligne médiane - une démarcation non officielle entre la Chine et Taïwan que la première ne reconnaît pas - et sont entrés dans la zone d’identification de la défense aérienne (Adiz) du sud-ouest et du nord", a précisé la même source.

Il s’agit de la plus importante démonstration de force de Pékin autour de l’île depuis l’élection présidentielle taïwanaise. Samedi, les électeurs de Taïwan ont élu à la présidence de l’archipel Lai Ching-te du Parti démocrate progressiste (DPP), qui a promis de protéger le territoire des "menaces et intimidations" de Pékin. La Chine, qui considère l’île de Taïwan comme l’une de ses provinces qu’il faut réunifier par la force si nécessaire, a décrit Lai Ching-te comme un dangereux séparatiste et menacé ses soutiens de conséquences néfastes. Pourtant son discours laisse des raisons d’espérer :"Nous devons remplacer l’encerclement par l’échange et la confrontation par le dialogue afin de bâtir la paix et la prospérité", a-t-il déclaré.

Une pression économique et diplomatique

De son côté, la Chine pointe du doigt le score nettement inférieur à ceux obtenus par Tsai Ing-wen lors des scrutins précédents. Une façon de remettre en questions sa légitimité. Alors la Chine va-t-elle répondre par plus d’agressivité ? C’est en tout cas ce à quoi elle nous a habitués. Les autorités taïwanaises font état d’incursions quasi-quotidiennes d’appareils de l’armée chinoise, qui a mené l’an passé d’importantes manœuvres militaires autour de l’île. En septembre, elle a envoyé 103 avions autour de Taïwan en l’espace de 24 heures, ce que Taipei avait qualifié de "record". En parallèle, elle pourrait aussi augmenter la pression économique et diplomatique en sanctionnant les petits États qui auraient une trop grande proximité avec Taïwan.

Et certains ont préféré se soumettre au géant chinois. Deux jours après cette élection, Nauru, petite nation du Pacifique de 1 500 habitants, a annoncé lundi rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan, qu’il reconnaît désormais "comme une partie inaliénable du territoire chinois". De son côté, Tien Chung-kwang, ministre adjoint des Affaires étrangères taïwanais, explique ce changement d’attitude par le refus de Taipei de lui attribuer d’"importantes sommes d’argent".

Et pour ceux qui ont adressé leurs félicitations à Lai Ching-te ? Ils ont essuyé de vives réactions de la part de la Chine. Exemple avec les Philippines qui après avoir applaudi le nouveau chef d’Etat taïwanais a été sommé par Pékin de "ne pas jouer avec le feu sur la question de Taïwan". Idem avec Singapour. Cependant, ce scrutin électoral arrive dans une période de tension "bien moindre par rapport à ce qu’on a pu voir après la visite de Nancy Pelosi, par exemple, en août 2022", estimait dans les colonnes de L’Express, Valérie Niquet, maître de recherches à la FRS (Fondation pour la Recherche Stratégique). Ces dernières années, les relations entre Taipei et Pékin se sont dégradées. Pour la Chine, la volonté d’unification s’est renforcée autour de l’objectif de 2049, année du centenaire de la République populaire de Chine. D’ici là, l’avenir des relations entre l’île démocratique et Pékin est encore à dessiner.



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