Baisses d’impôts pour les classes moyennes : le geste "électoral" de Macron ?
Un horizon enfin, mais toujours autant d’interrogations. Lors de sa longue conférence de presse à l’Elysée, mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a précisé que la baisse d’impôt de 2 milliards d’euros pour les classes moyennes, qui était dans les tuyaux depuis plusieurs mois déjà, interviendrait "dès 2025". Cette promesse ne date pas d’hier. Le chef de l’Etat l’avait pour la première fois évoquée en mai 2023, en marge du sommet Choose France, sans préciser de véritable échéance, si ce n’est la fin de son second quinquennat.
Par la suite, au gré de ses propres déclarations et de celles de ses ministres, le calendrier avait oscillé entre 2025 et 2027. Ce geste semble plus s’apparenter à une promesse électorale qu’à autre chose. A-t-il les européennes dans le viseur, voire les municipales en 2026 ? Ou souhaite-t-il préparer le terrain à son successeur ?
Bercy au travail
La date étant désormais fixée - sous réserve que les aléas de la conjoncture ne la renvoient, de nouveau, aux calendes grecques… -, il faut trouver l’argent. Charge, donc, à Bercy de phosphorer. Des propositions seront prochainement soumises à Emmanuel Macron et son nouveau Premier ministre Gabriel Attal. A l’heure de la fin du "quoi qu’il en coûte" et du rétablissement des finances publiques, la promesse du chef de l’Etat cogne avec le discours entretenu ces dernières semaines au ministère de l’Economie.
Lors de ses vœux début janvier, Bruno Le Maire avait pourtant préparé les esprits : "Le plus dur est devant nous", déclarait-il, martial. Sa gageure ? Trouver "au minimum" 12 milliards d’euros d’économies en 2025 pour tenter de limiter au maximum l’explosion de la dette publique française. Avec cette baisse d’impôt dans les pattes, la mission se complique singulièrement. La préparation du Budget 2025 a déjà commencé. Mais la précocité, inhabituelle, de l’exercice ne rendra pas plus aisée l’équation finale.