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Ils ont quitté Montluçon pour une autre commune du bassin : trois Bourbonnais expliquent leur choix

Ils ont quitté Montluçon pour une autre commune du bassin : trois Bourbonnais expliquent leur choix

La ville de Montluçon (Allier) a perdu, entre 2015 et 2021, 3.604 habitants. Cette perte profite néanmoins à certains. Car une partie de ces ex-Montluçonnais ne sont pas partis bien loin… et se sont installés dans une autre commune du bassin.

Les chiffres de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), publiés fin décembre, ne vont pas dans le bon sens pour Montluçon (Allier). La ville, avec une population de 33.342 habitants en 2021, a perdu 3.604 habitants depuis 2015. Parmi eux, si certains ont fait le choix de quitter la cité des bords du Cher pour une autre région, d’autres ne sont pas allés bien loin.

Un sentiment d’insécurité

Frédéric, 45 ans, a quitté Montluçon pour Huriel, à une dizaine de kilomètres à l'ouest, il y a sept ans. "Je suis originaire du bassin. J'étais parti mais j’ai trouvé un travail ici." C’est donc avec plaisir que le Bourbonnais était revenu à Montluçon pour y vivre.

"Nous avons acheté une maison en Ville-Gozet en 2010 avec ma compagne. On savait que c’était un quartier populaire mais on se disait que c’était un quartier en devenir. Malheureusement pour nous, c’est devenu insupportable." Sentiment d’insécurité, nuisances, trafic de stupéfiants… "Avant on pouvait traverser l’avenue de la République en pleine nuit sans problème. Maintenant, c’est impossible. On ne reconnaissait plus notre ville." Alors, Frédéric et sa compagne ont choisi de déménager.

"Pourtant, on adorait le boulevard, le marché Saint-Pierre le samedi. Là c’est génial de voir l’arrivée de la Fnac sur le boulevard et d’Au Bureau avenue de la gare. Je salue également les aménagements réalisés le long du Cher. On adore Montluçon, mais la seule solution qu’on a trouvée c’était de partir."

Mais pas question pour le couple de quitter la région. Après recherches, choix est fait de poser leurs valises à Huriel. "On avait regardé des maisons dans d’autres quartiers de Montluçon, mais la taxe foncière était trop élevée. On a mis trois ans et demi à vendre notre maison. On l’a vendu moins cher que ce qu’on aurait voulu, mais c’était le prix de la liberté. Et aujourd’hui, on est très heureux à Huriel."

Trouver la maison idéale

Nadège Boulmé, 49 ans, a elle aussi quitté à regret Montluçon, sa ville natale, en mai 2022. Elle raconte : "J’avais une maison dans le quartier Saint-Jean. Je vivais seule. Et j’ai trouvé un nouveau compagnon qui a trois enfants. La maison était devenue trop petite. Il fallait donc trouver plus grand." Avec un impératif : trouver du plain-pied.

"On a cherché un moment. Mais c’était extrêmement difficile de trouver ce que nous voulions à Montluçon."

Elle évoque elle aussi le frein de la taxe foncière. "Les impôts fonciers sont assez élevés à Montluçon. On a donc regardé du côté de Saint-Victor, Lavault-Sainte-Anne et Prémilhat. Et on a trouvé la maison de nos rêves à Prémilhat… à trente mètres de la limite avec Montluçon."

Une taxe foncière trop élevée

Pour François, 43 ans, également ex-Montluçonnais, le nombre de kilomètres le séparant de son ancienne ville est un peu plus élevé. "Je me suis installé à Marcillat-en-Combraille il y a trois ans." Et là encore, l’argument de la taxe foncière a fait mouche.

"Montluçon est complètement en dehors des réalités?! J’ai investi dans l’immobilier dans d’autres villes et le foncier à Montluçon est très cher. Alors, oui, j’ai de la route pour aller travailler à Montluçon. Mais les frais kilométriques peuvent être déduits des impôts…"

François évoque également, comme Frédéric, un sentiment d’insécurité grandissant. "Je suis né à Montluçon et j’ai vu l’évolution. L’avenue de la République était un beau quartier quand j’étais gamin. Mais là ce n’est plus du tout le cas. J’habitais vers l’école de gendarmerie et c’était la même chose. Marcillat est beaucoup plus tranquille."

Mais aujourd’hui, François évoque une problématique pour l’ensemble du bassin et s’interroge. "Je me demande si je ne vais pas complètement partir de la région, à cause du manque de médecins. C’est un gros point noir. Je n’ai jamais voulu partir, mais là je pense vraiment à partir depuis un ou deux ans." À contrecœur.

Laura Morel

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