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Un matin d’entre-deux

Tom Laperche est à rien d’amarrer son bateau au Cap ; Thomas Coville est à peu de changer de système météo ; Charles Caudrelier parlera îles Kerguelen dans la journée ; Le Cléac’h et Marchand surferont bientôt une dépression.

Après une belle nuit de navigation dans un vent soutenu, avec quelques moments à près de 20 nœuds, SVR – Lazartigue a fini par rallier les rives de l’Afrique du Sud. Ce matin, le maxi-trimaran a abattu sa voile d’avant et, sous grand-voile seule, il attendait que le vent s’apaise afin de procéder à l’entrée dans le port de la ville du Cap. Pour le skipper solitaire, ce sera la fin de trois grosses journées de navigation sous très haute tension après la collision et l’avarie de puits de dérive qui ont provoqué une voie d’eau sur la coque centrale. D’ici peu, l’équipe technique venue sur place montera à bord et sera en mesure de prendre les décisions ad-hoc.

Pour Thomas Coville, qui est entré dans l’océan Indien hier matin, l’heure est aux négociations avec deux systèmes météo qui s’opposent. Le skipper de Sodebo Ultim 3 est toujours sous l’influence du système dépressionnaire qui lui a fait traverser l’Afrique du sud d’est en ouest et qui lui propose – impose ? – un flux de sud qui le fait naviguer assez haut. À 8 heures ce lundi matin, il est pile à la jonction de cette dépression avec un système qui l’intéresse sans doute pour ses angles et sa direction. Ce n’est pas une mince affaire pourtant que de quitter système qui se déplace avec vous pour grimper dans le suivant. On devine que, à bord autant que dans la cellule de routage, les calculs doivent tourner à plein.

1400 milles devant, Charles Caudrelier cavale. À plus de trente nœuds, Edmond de Rothschild imprime son sillon dans l’océan Indien. Le duo leader devrait atteindre la longitude des îles Kerguelen en début d’après-midi. Franchir les Kerguelen, archipel sub-antarctique où cingle le drapeau français, a toujours quelque chose de symbolique pour les coureurs au large de l’Hexagone. Charles Caudrelier ne devrait pas s’y éterniser. Même s’il y a des manœuvres à faire, il bénéficie de conditions très favorables qui pourraient le porter, selon les routages effectués par l’organisation de course, au cap Leeuwin mercredi après-midi et à la Tasmanie jeudi.

À quelques milles l’un de l’autre, le long de la zone des glaces, Armel Le Cléac’h et Anthony Marchand naviguent de conserve dans le sud-ouest de l’anticyclone de Sainte-Hélène. Les deux compétiteurs doivent chercher à s’en éloigner, ce qui leur permettra de profiter de la venue d’une petite dépression depuis l’arrière, et de trouver de la vitesse. Éric Péron, enfin, a bien coupé le fromage. Profitant d’un positionnement de l’anticyclone plus favorable, il navigue ce matin collé à l’orthodromie, la route théoriquement la plus courte. Pour lui, elle est aussi la plus rapide. La séquence doit lui être agréable.

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