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Fabrication et installation de composteurs, formations... Comment le Sictom Issoire-Brioude s'adapte à la nouvelle législation ?

Fabrication et installation de composteurs, formations... Comment le Sictom Issoire-Brioude s'adapte à la nouvelle législation ?

Depuis le 1er janvier, professionnels et particuliers ont l’obligation de trier leurs biodéchets. Pour cela, chacun doit apprendre à utiliser son composteur, qu’il soit individuel ou collectif. Un changement de législation anticipé par le Sictom Issoire-Brioude. Et cela porte ses fruits !

« Nous venons d’installer notre 700e composteur collectif aujourd’hui », commence fièrement Benoît Coelho, chargé de mission pour le développement du compostage, au Sictom Issoire-Brioude. Ce vendredi 12 janvier, l’air est frais et la neige recouvre une grande partie du Brivadois. Pourtant, dans les locaux du nouveau siège du syndicat, à Cohade, l’ambiance est chaleureuse. Et pour cause : depuis le 1er janvier, conformément au droit européen et à la loi anti-gaspillage de 2020, le tri des biodéchets est obligatoire pour les particuliers et les professionnels et le virage a, semble-t-il, été bien négocié.

De nouveaux métiers

Un changement d’habitude pour beaucoup. Le sens de l’histoire pour les membres du Sictom Issoire-Brioude. D’ailleurs, ils n’ont pas attendu le début de l’année 2024 pour prendre les choses en main. Depuis plusieurs mois, voire années, de nombreux employés ont vu leur quotidien changer. Fini la collecte. Chaque jour, ils travaillent le bois pour confectionner des composteurs collectifs. Vous n’avez pas pu passer à côté. Avec deux yeux et un large sourire, ils inondent les communes. Si le personnel du syndicat est fier d’avoir installé 700 composteurs faits maison, personne ne compte s’arrêter là.

On s’est fixé l’objectif, au minimum, d’atteindre la barre des 1.000 d’ici la fin de l’année

Villages, immeubles, quartiers de Brioude, Issoire ou Langeac, établissements scolaires, entreprises… Tout le monde va être équipé. « Nous avons des personnes à la conception des composteurs mais il faut aussi en assurer la maintenance, le développement et aider les gens à les utiliser », ajoute Serge Batisse, directeur du Sictom. En tout, cette nouvelle activité occupe une dizaine de personnes à temps plein. Le nombre des tournées pour collecter les ordures ménagères a baissé, car les poubelles se vident, pas la quantité de travail. Alors, la structure et le personnel se réinventent.

Une solution écologique

Chaque semaine, les composteurs collectifs sont suivis. « On regarde l’état de l’équipement, s’il est plein, quel est l’avancement du compost… », énumère Benoît Coelho. Pour que la nature fasse bien son travail, les biodéchets doivent être recouverts d’une quantité équivalente de broyat de bois. Et puis, 10 à 12 mois plus tard, de l’engrais naturel permet de faire croître les plantations de légumes ou de fleurs, et même d’être utilisé comme du paillage. Une solution très écologique pour venir au chevet des arbres et des fleurs en cas de sécheresse.

Benoît Coehlo et ses collègues ont la charge de fournir du broyat pour les composteurs collectifs, permettre à ceux qui le désirent, jardiniers ou municipalité, de récupérer du compost quand il est arrivé à maturité. Une gestion quotidienne qui permet de trouver une solution naturelle à des déchets qui, désormais, ne seront plus dans nos poubelles. Fini les mauvaises odeurs ! En ce qui concerne l’habitat individuel, les composteurs ne sont pas fabriqués à Cohade. Ce serait une charge de travail bien trop importante. Ils sont achetés chez un fournisseur. « Nous en avons déjà fourni 15.000. On vient d’en commander 4.000 de plus mais, cette année, avec l’obligation, on pense dépasser les 20.000 sur l’ensemble de notre zone. » Des chiffres qui rendent fier Benoît Coelho car, selon lui, « il y a une vraie prise de conscience des gens. »

 

Plus de 700 composteurs collectifs ont été produits dans l’atelier du Sictom Issoire-Brioude. 

Si de nouveaux gestes doivent être intégrés, il ne faut pas non plus faire n’importe quoi. Pour avoir un bon compost, éviter les moucherons et les odeurs, certaines consignes doivent être respectées. « On ne met pas de poison ou de viande. Quand on jette des légumes, on les étale et on recouvre avec la même quantité de broyat », développe le chargé de mission. Et pour une gestion optimale, il complète : « On peut le gratter avec un petit ustensile une fois par mois environ ». Rien de bien compliqué. Il suffit d’être appliqué. Seul ombre au tableau : le broyat. Si cette matière importante est fournie par le Sictom Issoire-Brioude pour les composteurs collectifs, la structure ne peut en faire de même pour les particuliers. Elle n’a, pour le moment, pas la quantité de déchets verts suffisante. Alors comment faire ?

Il est possible de s’acheter un petit broyeur pour transformer soi-même les branches d’arbres ou de haies que l’on coupe à la maison.

Certaines communes, ou communautés de communes, ont également fait l’acquisition d’un broyeur, pour en proposer l’utilisation aux habitants. Sur ce dernier point, il est vrai, il va falloir s’adapter. Mais il est toujours plus simple de transformer ses déchets verts à la maison que de devoir les transporter à la déchetterie. Petite précision pour les retardataires : le sapin de Noël peut être converti en broyat. Pour les autres, il va falloir attendre les prochaines coupes. Maintenant que vous avez toutes les cartes en main, tous à vos composteurs !

Nicolas Jacquet

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