Pourquoi ces deux communes de Creuse vont devoir fermer leur école à la rentrée ?

La première ébauche de la carte scolaire en Creuse sera présentée ce mardi 23 janvier. Mais le RPI Maison-Feyne/Villard/Fresselines connaît déjà son triste sort : sur les trois écoles, deux vont fermer en septembre.

« Ici, une suppression de classe, c’est une fermeture d’école »

Chaque commune a, actuellement, une classe, soit trois en tout, et les élus ne se font pas d’illusion : le RPI perdra un poste à la rentrée 2024. Il restera donc deux classes, qui seront regroupées à Fresselines. Cette nouvelle configuration a été décidée par les élus, en concertation avec l’Inspection académique et en ayant consulté les parents.« L’an dernier, on était fléché sur la carte scolaire… On a demandé du temps au Dasen pour se préparer. Ici, une suppression de classe, c’est une fermeture d’école, ça ne se fait pas en trois mois. Donc on a obtenu une année de délai pour voir ce qu’on pouvait faire », explique Hélène Faivre, élue de Maison-Feyne (304 habitants), aux côtés de Daniel Forest, maire de Villard (385 habitants), et Jean-Claude Dugenest, premier adjoint de Fresselines (530 habitants). Et les élus ne se voilent pas la face : « On ne peut pas lutter contre les chiffres… »

 

En effet, le RPI, qui comptait 120 élèves répartis dans six classes en 2010, n’en compte plus que 31 cette année. À Maison-Feyne, les CM1/CM2 ne sont plus que 11. La classe de Fresselines accueille sept CE2, deux CE1 et trois CP. Celle de Villard compte huit inscrits en maternelle : un en toute petite section, un en petite section, quatre moyens et deux grands. « On va se retrouver avec 25 élèves à la rentrée 2024-2025, et 21 en 2025-2026 », ajoute, lucide, Hélène Faivre. « Quand on avait, six, sept naissances dans la commune, ou des nouveaux habitants, on pouvait voir l’avenir. Mais là… »Devant ces effectifs, la fermeture d’un poste est donc inéluctable. « On a eu plusieurs réunions, et on a envisagé toutes les options : fermer une école et les deux autres restent ouvertes ? Regrouper les deux classes dans une seule école ? »

« Ce n’est pas  de gaieté de cœur qu’on doit fermer notre école… »

C’est finalement cette dernière qui a été retenue. « La seule qui pouvait accueillir deux classes, c’est l’école de Fresselines. Ça peut être plus attractif pour les familles d’avoir les deux classes réunies, et puis c’est une belle école. Et à Fresselines, il y a une cantine avec une cantinière. Ici à Maison-Feyne, on a une liaison chaude avec le collège… ». Hélène Faivre continue : « Ce choix-là, on l’a préparé, il a mûri tout doucement. C’est vrai que l’acceptation de dire que la commune va perdre son école, ce n’était pas évident. » Daniel Forest, maire de Villard, abonde : « Non, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on doit fermer notre école… »

L’Inspection académique s’engage en contrepartie

De son côté, l’Inspection académique s’engage à maintenir la nouvelle configuration en l’état, et à maintenir les deux postes restants pour au moins deux ans. Même si les effectifs continuent à s’étioler. 

 

Sophie Emery