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Allemagne : une marée humaine contre le parti d’extrême droite de l’AfD

Allemagne : une marée humaine contre le parti d’extrême droite de l’AfD

Une marée lumineuse à Berlin, des rues saturées à Munich… Des centaines de milliers d’Allemands ont manifesté tout le week-end contre l’AfD dans un pays choqué par les tendances radicales de ce parti d’extrême droite. La colère a été déclenchée par les révélations d’un projet d’expulsions massives d’étrangers ou d’origines étrangères fomenté par des cadres de l’extrême droite allemande à Potsdam en début d’année.

Politiciens, leaders religieux, et même entraîneurs de la Bundesliga, le championnat de football allemand… Ils sont des centaines en Allemagne à s’être dressés contre le parti d’extrême droite qui s’envole dans les sondages à quelques mois de trois importantes élections régionales dans l’est du pays, où le parti compte le plus de partisans.

De vendredi à dimanche soir, des appels à manifester ont inondé médias et réseaux sociaux.

Manifestation contre l'extrême droite le 20 janvier 2024 à Erfurt, dans l'ouest de l'Allemagne
Manifestation contre l'extrême droite le 20 janvier 2024 à Erfurt, dans l'ouest de l'Allemagne

1,4 million de manifestants selon les organisateurs

Et les appels ont été entendus. 100 000 manifestants à Berlin. 50 000 à Munich. 70 000 à Cologne. Ou encore 45 000 à Brême. "Dehors les nazis", "pas de place pour les nazis", pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants à Francfort, la capitale financière allemande, où quelque 35 000 personnes ont manifesté samedi. En somme depuis vendredi, près de 1,4 million de personnes ont manifesté pour demander la dissolution du parti d’extrême droite allemand, selon l’organisation Friday for Future et l’alliance citoyenne Campact, qui comptent parmi les organisateurs du mouvement. Aucun chiffre à l’échelle du pays n’a été fourni par les autorités pour cette mobilisation d’une ampleur rare, qui a débuté il y a une semaine.

Elle témoigne du choc provoqué par la révélation le 10 janvier par le média d’investigation allemand Correctiv d’une réunion d’extrémistes à Potsdam, près de Berlin, où, en novembre, un projet d’expulsion massive de personnes étrangères ou d’origine étrangère a été discuté. Aperçu dans la rue aux côtés de manifestants le week-end dernier, le chancelier Olaf Scholz a demandé à "chacun de prendre position – pour la cohésion, pour la tolérance, pour notre Allemagne démocratique".

De son côté, la ministre de l’intérieur, Nancy Faeser, est allée jusqu’à estimer dans la presse que cette réunion d’extrémistes rappelait "l’horrible conférence de Wannsee", où les nazis planifièrent en 1942 l’extermination des Juifs européens.

Parmi les participants, deux membres de la CDU

La réunion, qui a suscité la polémique, a rassemblé plusieurs cadres de l’AfD. Mais le projet très controversé aurait été présenté par une figure de la mouvance identitaire radicale, l’Autrichien Martin Sellner qui a proposé de renvoyer vers l’Afrique du Nord jusqu’à deux millions de personnes – demandeurs d’asile, étrangers et citoyens allemands qui ne seraient pas assimilés selon lui.

Mais outre des membres de l’AfD, deux lieutenants de la CDU, appartenant à la Werteunion, l’aile droite du parti, ont également participé à la réunion. Une adhésion condamnée par le chef du parti conservateur CDU, Friedrich Merz qui a jugé sur X (anciennement Twitter)"très encourageant que des milliers de personnes manifestent pacifiquement contre l’extrémisme". Une position qui n’a visiblement pas fait plaisir au chef de la "Werteunion" qui revendique 4000 membres. Et pour cause, ce samedi Hans-Georg Maasse a annoncé la scission de son courant avec la CDU.

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