Les clubs restaurants de retraités de Montluçon, un lieu où il fait bon vivre
Un "mélange carnaval", ça vous tente ? Alors, c’est parti. Filet de poulet à la provençale, poêlée de ratatouille, fromage blanc et tarte porte amande. C’est le menu servi, ce mercredi, au club restaurant de retraités (CRR) Jules-Ferry. À un prix défiant toute concurrence de 4,5 € à 8 € en fonction des conditions de ressources de chacun.
Les repas sont préparés par la cuisine centrale et tout le monde peut y prétendre. Sur inscription uniquement à condition d’être retraité et d’habiter Montluçon. Les menus changent tous les jours. C’est la même chose pour les activités proposées durant l’après-midi.
On pousse la chansonnetteEt ce mercredi, on pousse la chansonnette ! Réunis autour de Gaëlle Duchesne, professeur au conservatoire André-Messager, une quinzaine d’adhérents, principalement des dames, reprend L’envie d’aimer, une chanson extraite de la comédie musicale Les dix commandements. La chorale a fière allure et l’ambiance est au beau fixe.
"Elle est super ", dit une adhérente. "Elle est toujours de bonne humeur", complète une autre. Gaëlle Duchesne apprécie les compliments. " Notre répertoire est surtout la chanson française. Mais on peut faire aussi de l’opérette et même des chants de Noël." L’an passé, la chorale s’est produite avec succès dans l’église de Prémilhat. Un autre concert est prévu le 21 juin dans un lieu à déterminer.
Certains adhérents du club restaurant de retraités aiment bien jouer au tarot.
Dans une salle attenante, un petit groupe préfère jouer au tarot. Une membre lit le journal pendant qu’Antonio, lui, est engagé dans une partie de dominos. Chacun s’occupe comme il a envie, c’est aussi ça l’esprit du club restaurant. Béatrice Dubreuil, agent technique principal, est aux petits soins pour les adhérents. À 63 ans, elle pourrait profiter d’une retraite bien méritée. Sauf que…
Déclassement de deux écoles de Montluçon : affaire classée
"J’adore mon métier, je me plais trop ici. Tant que j’ai la santé, je continue." Cela fait cinq ans que Béatrice Dubreuil est au club Jules-Ferry. Elle veille au bon déroulement des activités. Il y en a pour tous les goûts : gym douce, danse de salon, jeux de cartes, ateliers culinaires, couture…
"Une deuxième maison"Certaines peuvent être délocalisées comme les arts plastiques salle Nicolaï et l’aquagym au centre aqualudique. "On a déjà fait de l’acrobranche à Sidiailles, du golf et de la pétanque. Entre mars et septembre, on fait aussi des sorties. On est déjà allé à Saint-Léonard-de-Noblat, Bourges et Saint-Nectaire. Notre plus gros voyage, c’était à Lyon."
Même s’il y a quelques couples, la majorité des adhérents sont des veufs ou des célibataires. Pour beaucoup, c’est une façon de combattre l’isolement et d’éviter une perte d’autonomie. "C’est comme une deuxième maison, une deuxième famille", dit joliment Béatrice Dubreuil.
Bientôt la maison des aînés. À Montluçon, les clubs restaurants de retraités existent depuis plus de soixante ans. "À l’origine, ils avaient une vocation très solidaire et c’est toujours le cas", précise Anne-Cécile Benoît-Gola, adjointe au maire en charge des solidarités, de la santé, des personnes âgées et du handicap. Aujourd’hui, les deux clubs encore existants ont pour principale mission de tisser du lien social, "l’un des éléments déterminants de la santé", complète Bruno Bouriquat, le conseiller délégué à la santé. L’adhésion ne coûte que 35 € par an et les quelque 197 adhérents recensés en 2023 peuvent participer à une multitude d’activités. La baisse démographique explique en partie la disparition des clubs restaurants (on en dénombrait six à une époque). "C’est pour cela que nous avons conduit une réflexion pour créer une maison des aînés dans les locaux des anciennes écoles du quartier du Diénat, souligne l’adjointe au maire. Nous avons un bâtiment classé à fort potentiel. Il y a du parking, c’est vraiment un beau site." Les travaux pourraient être achevés fin 2025, l’idée étant à terme de fusionner les deux clubs en une seule structure.
Fabrice Redon