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De la Creuse à Science Po Paris : "Je me suis dit que c'était finalement possible"

De la Creuse à Science Po Paris :

La Creusoise Ludivine Pateloux-Alanore a toujours voulu intégrer l’école Science Po. Un rêve conforté par les conseils prodigués par l’association De la Creuse aux Grandes Écoles.

Se donner les moyens de croire en ses ambitions. Simple maxime qu’elle en a l’air, la mettre en œuvre peut s’avérer souvent bien plus compliqué tant l’autocensure ou encore le syndrome de l’imposteur peuvent être la norme chez les lycéens en zone rurale. Bien qu’intégrer Science Po était pour Ludivine Paletoux Alanore un rêve de longue date, il a quand même fallu surmonter plusieurs appréhensions au lycée. « Je me suis dit que c’était finalement possible », raconte-t-elle aujourd’hui. Une confiance acquise progressivement grâce, en partie, au soutien de l’association De la Creuse aux Grandes Écoles.

Se préparer aux concours

C’est en classe de terminale qu’elle participe à une intervention de l’association venue dans son lycée. Les différents témoignages confortent son projet.Élève au lycée Pierre Bourdan, elle intègre l’option préparation aux concours de Science Po. « Ça m’a beaucoup aidé à préparer les concours, raconte l’étudiante de 18 ans. Notamment les oraux. » Ainsi, durant toute son année de terminale, Ludivine Pateloux-Alanore s’entraîne avec des professeurs aux différentes épreuves qu’elle aura à passer. « J’ai appris à gérer le stress d’un oral. » Parmi les différentes épreuves : la description d’une image à l’oral.Entre-temps, des membres de l’association creusoise lui relisent ses écrits blancs et lui livrent de nombreux conseils.

Lors du concours de Science Po Bordeaux elle doit commenter une photo de Mahsa Amini, une Iranienne dont l’arrestation à Téhéran pour s’être opposée au port obligatoire du hijab et sa mort en garde à vue ont déclenché une vague de protestations dans tout l’Iran. Ludivine connaissait son sujet. À Paris, c’est une œuvre d’art affichant un homme allongé au bord d’une piscine qu’elle doit commenter. « Ça m’a beaucoup inspiré. »

La bachelière réussit finalement les deux concours et choisit d’intégrer l’école parisienne.

Accompagner avant et après

Une fois arrivée à la capitale, la jeune Creusoise fait face au changement de rythme. « Le travail est extrêmement différent de celui du lycée. On a par exemple énormément de lectures dès le début. » Un changement de cap qui a de quoi dérouter les nouveaux étudiants. L’association De la Creuse aux Grandes Écoles poursuit ainsi son accompagnement après le lycée. « Arriver à Paris, ça peut être un grand changement pour des étudiants, constate la présidente Clara Barthélémy, élève en Master 1 à Science Po Paris. On peut très vite se sentir seul. Donc, on est aussi là pour les accompagner et leur donner des conseils quand ils commencent leurs études. »

Aujourd’hui, Ludivine Pateloux-Alanore poursuit sa scolarité en première année avec la satisfaction d’avoir pu réaliser son rêve et en ayant démontré que l’égalité des chances peut être une réalité. « Il y a encore du chemin à faire, c’est sûr, mais je crois qu’on est sur la bonne voie. » 

Vincent Faure

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