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Comment les espaces nordiques du Sancy s’adaptent au manque de neige ?

Comment les espaces nordiques du Sancy s’adaptent au manque de neige ?

La neige se fait attendre dans le Puy-de-Dôme… Pour l’instant, c’est une saison blanche pour les domaines de ski nordique du département, mais dans le mauvais sens du terme ! Pas de quoi refroidir pour autant les professionnels du secteur qui ont l’habitude de s’adapter aux caprices de la météo.

Sur les quelque 250 kilomètres de pistes d’espace nordique Sancy, aucune des 7 vertes, 5 bleues, 7 rouges et 11 noires n'est ouverte, pas plus que les 21 itinéraires balisés pour les raquettes.

Sur la commune de La Tour-d’Auvergne, le domaine de La Stèle compte une dizaine de boucles pour près de 90 km de chemin terreux. Pourtant, il y a toujours de l’activité comme le confirme Gurvan Magnaud, le responsable de l’école de ski français ESF Sancy Nordic : « La neige, ça va, ça vient. En tenant compte de cette réalité, nous avons imaginé un projet de station quatre saisons qui nous permet aujourd’hui de proposer les activités nordiques en mode “hors neige” ».

Photo Fred Marquet

Deux millions d’euros pour fonctionner toute l’année

Oui?! C’est surprenant, c’est nouveau et, si l’on en croit Gurvan Magnaud, c’est prometteur. Pour un investissement de près de deux millions d’euros, l’espace d’accueil et les nouvelles infrastructures sont opérationnelles depuis l’automne dernier.

« Grâce à la piste de ski-roues toute neuve et au stade de biathlon tout neuf aussi où on peut tirer avec des vraies carabines à plomb comme à la télé ou avec des carabines optiques, on s’adapte aux conditions météo. Il y a une quinzaine de jours, on a pu donner quelques cours de ski de fond et de biathlon mais dès que la neige a manqué, on a basculé soit en multisport (trottinette, roller, ski-roue) soit en biathlon pédestre. C’est une nouvelle façon de travailler. Ça plaît. C’est le tout début, tout le matériel n’est pas encore là mais le premier bilan est plutôt positif?! », détaille Gurvan Magnaud.

"Économiquement, ce ne sera jamais aussi important qu’avec la neige qui reste le produit phare, mais ça permet de ne jamais être à l’arrêt et de proposer des choses."

Du côté du Guéry, Karen Supper aussi veut rester optimiste malgré le manque de neige. La responsable du centre montagnard Cap Guéry sait qu’à cette altitude, 1.450 mètres au plus haut, « il y a malheureusement beaucoup d’incertitudes sur l’enneigement ». Les chutes de neige de la deuxième semaine de janvier, même peu abondantes, ont permis d’ouvrir durant quelques jours presque l’intégralité des 58 km tracés pour le skating et le classique pour accueillir « un monde fou » durant le week-end des 13-14 janvier. Depuis, le calme est revenu aux abords du plus haut lac d’Auvergne.

"L’an dernier, la neige est aussi arrivée tard mais au bon moment, juste au début des vacances scolaires et nous avons pu faire quatre à cinq belles semaines."

« C’est difficile de juger la saison dès maintenant. C’est sûr que si ça s’arrêtait là, ce serait très insuffisant mais on espère pouvoir en profiter en février », confie Karen Supper.

D’expérience, les professionnels savent que « dès qu’il y a quelques flocons sur Clermont, les coups de fil augmentent et le monde arrive. Les gens guettent les webcams. » Un phénomène constaté aussi dès qu’un rayon de soleil illumine les paysages de montagne. Même sans neige.

Maud Turcan

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