Tiraillements intérieurs

Par définition, quand il y a urgence, mieux vaut éviter de procrastiner. Frappantes contradictions que celles soulignées par le récent sondage sur les Français et l’adaptation au changement climatique. Certes, nous percevons l’imminence du danger, nommons l’inquiétude avec des mots clairs et plaidons pour un changement de modèle. Voici donc écarté le risque du climatoscepticisme. Cela fait au moins une bonne nouvelle mais on reste loin du compte. En matière environnementale, nous sommes confrontés à un principe vieux comme la philosophie grecque : on n’est en phase avec le monde que si on l’est d’abord avec soi-même. Nos tiraillements intérieurs dessinent ici un empêchement. Et il y a en l’occurrence une très mauvaise nouvelle. Selon cette même étude, en matière environnementale, les Français pensent que c’est d’abord au gouvernement d’agir. Sauf que dans le même temps, ils déclarent ne pas lui faire confiance. En clair, celui qui doit faire le plus est, à leurs yeux, celui qui peut le moins. L’exécutif voulait sonder l’âme des Français sur le sujet. La réponse revient tel un boomerang.

l’éditorial

Stéphane Vergeade