Élus, associations et professionnels de Brioude sud Auvergne se fédèrent autour du développement du vélo

L’Office de tourisme, de commerce et d'artisanat Brioude sud Auvergne a lancé un travail autour du vélo. Plusieurs pistes pour permettre son développement sur le territoire ont émergé d’une récente réunion.

Fédérer élus, associations, commerçants, structures touristiques et tous ceux qui gravitent autour du vélo afin de travailler à son développement sur le territoire de la communauté de communes Brioude sud Auvergne (CCBSA). Tel était l’objet du forum organisé, jeudi 25 janvier au soir, à l’initiative de l’Office de tourisme, de commerce et de l’artisanat (OTCABSA), au premier étage de la halle des sports de Brioude. Sous la baguette du cabinet spécialisé Atemia, une quarantaine de participants, dont des élus du territoire et du département, des représentants du Vélo sport brivadois, du Collectif écocitoyen du Brivadois, de l’association des commerçants, des structures touristiques locales, de la Station Bee’s… ont planché au fil de trois tables rondes. L’objectif étant de réfléchir à comment " donner au vélo, sous toutes ses formes, une place de choix sur le territoire de Brioude sud Auvergne ", glissait Jean-Luc Chabaud, président de l’OTCABSA. Pour chaque atelier, il s’agissait de dresser un état des lieux et proposer des pistes. De cette heure d’échanges animés sont sorties les réflexions suivantes.

Services et aménagementspour enrichir l’offre et faciliter la pratique

Différents éléments forts ont émergé des échanges sur ce thème : " Il faut une volonté politique. En cela, l’office de tourisme peut être fédérateur, soulignait le rapporteur de cet atelier. Il faut trouver des cofinancements pour les infrastructures et les équipements. Notamment pour l’achat de vélos. Sur le territoire de la communauté de communes, les seules aides disponibles pour un achat sont celles de l’État. Les participants ont aussi mis en avant que sans sécurité, il n’y a pas de développement possible de l’usage du vélo, tant pour les adultes que les enfants. " Ils ont priorisé un travail à réaliser sur trois à cinq ans pour favoriser chez les locaux une utilisation quotidienne, avec une réflexion en cercles concentriques autour des sites stratégiques. Avant un travail propre au tourisme, sur 10 ans.

D’autres points ont été soulevés : la nécessité d’améliorer la continuité des voies cyclables ; celle de combler le manque d’hébergements touristiques avec un accueil de vélo ; la possibilité de voir les cafés/restaurants des villages mettre à disposition des recharges pour cycles électriques et des outils ; le besoin d’améliorer la signalétique et la signalisation pour l’usage quotidien ; l’intérêt de mieux sensibiliser les utilisateurs des routes au partage de l’espace et les bienfaits que pourraient avoir une amélioration de la multimodalité avec davantage de parkings sécurisés et de trains adaptés au vélo.

Organisation idéale pour permettreaux différents acteurs de travailler ensemble

Soulignant que des collectivités étaient déjà engagées dans une réflexion sur le développement des mobilités douces, les participants ont insisté sur la nécessité de " continuer en prenant des engagements politiques forts. Il faudrait mettre en place un schéma de développement et coordonner les différents acteurs, citait la rapporteuse du deuxième atelier. Peut-être faut-il mettre en place un comité de pilotage, avec un président qui serait un élu du territoire et un animateur. Un comité de développement pluridisciplinaire et multi-acteurs, rassemblant associations et fédération, collectivités, professionnels du tourisme, professionnels du vélo, établissements scolaires, associations de jeunes et grandes figures locales du vélo. "Brioude. Forum vélo à la halle des sports organisé par l'Office de tourisme de commerce et d'artisanat de Brioude sud Auvergne

Cet atelier a aussi débouché sur d’autres conclusions, comme la nécessité de s’appuyer sur le territoire, le Département et la Région ; favoriser le recours aux aides au développement types Petites Villes de demain. Les participants ont aussi insisté sur la nécessité de mettre des choses en place avant l’été.

Stratégie et outils de communicationpour attirer les utilisateurs

Les échanges de jeudi ont séparé les utilisateurs en deux catégories : habitants et touristes. Pour les premiers, les participants ont suggéré de " cibler les enfants pour toucher les parents ; de mettre en place des événements comme une journée ou une fête du vélo ; que les collectivités proposent à leurs agents de venir travailler à vélo ; mais aussi mieux communiquer sur le fait de faire du vélo sans en avoir un à soi, en ayant par exemple recours à la location. " Pour les touristes, ils ont suggéré plus de séjours clefs en mains pour cyclistes, une communication travaillée en amont pour mettre en avant ce qui est proposé sur le territoire ou encore une promotion des circuits sécurisés pour les familles.

en mouvement

Le forum vélo proposé à la halle des sports était le premier rendez-vous officiel de la démarche lancée par l’Office de tourisme de commerce et d’artisanat de la CCBSA. D’autres devraient suivre.

Cette réunion est née de plusieurs constats évoqués, en introduction, par Jean-Luc Chabaud, président de l’OTCABSA : " des pratiquants de plus en plus nombreux boostés, il est vrai, par l’assistance électrique ", " l’arrivée d’une nouvelle clientèle que les professionnels du tourisme croisent dans les bureaux d’accueil, les campings, les hébergements… ", mais aussi la présence d’associations qui croient en la pratique du vélo, tant pour le sport que les déplacements quotidiens, ou encore le fait que le Brivadois a engendré de nombreux champions (Romain Bardet, les frères Pierron, Camille Charret…).

Pour cette réunion, Sébastien Château, directeur de l’OTCABSA, avait travaillé en amont avec le cabinet Atemia, dirigé par Jérôme Caviglia, œuvrant dans le développement touristique des territoires et spécialisé sur le vélo. " Du tourisme, on déploie des stratégies qui vont bien au-delà, confiait le chef d’entreprise. C’est une filière à 360°, pas que touristique. La Via Allier, par exemple, est très utile pour la mobilité douce. " Et Jean-Luc Chabaud de confier : 

Notre objectif avec cette action est de fédérer tout le monde autour du développement de la mobilité à vélo. Et pourquoi pas d’organiser les choses.

Au terme de ce forum, les participants ont décidé de poursuivre la démarche. " La prochaine étape est de faire la synthèse de ce qui a été dit avec Atemia. Puis voir quelle stratégie valider au niveau de l’OTCABSA. Après, nous échangerons avec les collectivités pour voir si elles nous suivent. "

Pierre Hébrard