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Un film documentaire pour ne pas oublier la ligne ferroviaire Bort-Aurillac

D’Aurillac à Bort-les-Orgues, la ligne asphyxiée. Voici le titre du long-métrage documentaire d’une durée de 2 h 49 que vient de réaliser l’association La compagnie internationale du train. Ce film témoigne du riche passé historique de l’une des lignes les plus remarquables du Massif Central.

Construite entre 1888 et 1893

Cette ligne fut unique, tant pour le talent des hommes ayant œuvré à sa construction, que pour son tracé, ses ouvrages d’art, mais aussi pour son tragique destin. Construite de 1888 à 1893, puis fermée en 1994, la ligne d’Aurillac (Cantal) à Bort via Miécaze (Cantal), faisait partie intégrante d’une grande radiale entre Bourges (Cher) et Miécaze via Montluçon (Allier), Eygurande, Merlines et Bort.Pendant son court siècle d’exploitation, elle n’a cessé de servir la région. Ses rails ont en effet dessiné un axe majeur pour la préfecture du Cantal, Aurillac, et l’une des sous-préfectures, Mauriac, en traçant la liaison directe la plus courte jamais égalée d’Aurillac à Paris avec 556,645 km.

Témoignages d'hier et aujourd'hui

La grandeur et la décadence de cette ligne des « Houillères », mais aussi de tous les territoires avoisinants liés au passage de ses convois, sont contées dans l’une des rares et premières vidéos cabines à bord du mythique autorail X2800 surnommé "Le Bleu d’Auvergne", tournée en 1994, quelques semaines seulement avant la fermeture de la ligne. Tout au long de ce voyage, l’argumentaire est étayé par de nombreux documents et des témoignages d’hier et d’aujourd’hui retraçant l’histoire, de la construction jusqu’au déferrage de la voie en 2001, en passant par la coupure brutale imposée par un barrage la bâillonnant à jamais, et ce malgré une lutte acharnée des populations pour la sauver.

"La ligne est oubliée"

« Je connais bien la ligne Aurillac-Arvant, mais je trouve qu’il y a plus de richesse patrimoniale sur Aurillac-Bort, estime Franck Gentil, cheminot de profession et président de l’association La compagnie internationale du train. Cette ligne a transformé durablement des localités comme Ydes, Saignes, Loupiac et Mauriac ». Elle rappelle le passé minier et l’exode vers la ville, elle qui permettait de remonter ensuite vers Paris. Et pourtant, 30 ans après sa fermeture, la ligne de Bort à Aurillac est oubliée. Elle n’a pas eu la chance de connaître le Gentiane Express®, comme entre Riom-ès-Montagnes et Lugarde. La plupart des voies sont désormais abandonnées et quelques kilomètres sont des pistes vertes. « Peut-être qu’elle traverse des contrées moins riches, qu’elle est moins directe que la ligne Neussargues-Bort ?, se demande Franck Gentil. On s’est intéressé à son histoire, mais aussi aller plus loin, sur son importance pour le territoire. On apprend comment ça s’est passé au barrage de Bort-les-Orgues et on se demande comment on a pu laisser faire ça ».

Ligne noyée au nord du barrage

La réponse est dans le film, D’Aurillac à Bort-les-Orgues, la ligne asphyxiée dont la projection est proposée aux communes traversées par la ligne. L’objectif ? : « Les recherches n’avaient jamais été faites, on a repris toutes les archives qu’on a pu trouver. On veut donner aux habitants les moyens de se faire leur idée. L’histoire du barrage, c’est celle d’une volte-face. À la création de l’ouvrage, une partie de la ligne au nord est noyée. La promesse est faite de reconstruire, via un tunnel : elle ne sera pas tenue. Conséquence : Bort devient un terminus, le fret disparaît avec les mines et la ligne ferme ». Une diffusion de ce film devrait être organisée prochainement à Bort-les-Orgues. Pratique. Contact : laciedutrain@franckcie.fr.

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