Des abandons en hausse et des adoptions en baisse, en 2023, au refuge SPA de Montluçon

Le refuge de la Société protectrice des animaux (SPA) de la Loue à Montluçon (Allier) a enregistré, en 2023, une hausse du nombre d’abandons d’animaux. Dans le même temps, le nombre d’adoptions, lui, baisse.

Vingt-sept chiens, dix-huit chats, plusieurs rats, lapins et cochons d’Inde. Tous actuellement pensionnaires du refuge de la Société protectrice des animaux (SPA) de la Loue à Montluçon (Allier) et attendant d’être adoptés. Certains sont là depuis quelques semaines, d’autres depuis plusieurs années. Et tous ont été malheureusement abandonnés.

350 chats et chiens abandonnés en 2023

"Il y a eu une baisse de 7 % des adoptions et encore beaucoup trop d’abandons en 2023", se désole Delphine Michaud, directrice du refuge. Au total, 200 chats, 150 chiens et onze nouveaux animaux de compagnie (NAC) sur l’année.

"Les chiffres augmentent constamment. Et malheureusement, ce sont toujours les mêmes raisons. On est en 2024, et il y a encore trop de personnes qui ne sont pas responsables lorsqu’elles adoptent." Notamment en choisissant un animal qui ne correspond pas à leur mode de vie.

"Tous les jours, nous avons des appels pour des abandons de chiens. Les gens prennent un chien parce qu’il est beau, mais ne réfléchissent pas. Ils adoptent un husky ou un border collie, alors qu’ils ne veulent pas se promener ou qu’ils n’ont pas le temps de s’en occuper."

Le refuge de la Loue vient ainsi de récupérer, il y a peu de temps, une jeune chienne husky dans ce cas.

La directrice poursuit : "Les gens ne sont pas patients non plus. Ils veulent tout, tout de suite et ne pardonnent rien à leur animal." Et à la moindre difficulté, préfèrent s’en séparer. "Alors que si on laisse du temps, on peut créer des liens extraordinaires avec lui."

600 animaux en fourrière en 2023

Le refuge reçoit également des appels de certains propriétaires ne pouvant plus faire face à la charge financière que représente un animal. "Il y a évidemment le côté financier avec l’inflation. La nourriture coûte chère, les visites chez le vétérinaire aussi, les soins… Mais il faut aussi penser à ça avant d’adopter."

Autre phénomène enregistré par le refuge : les abandons via la fourrière (le refuge de la Loue est en charge de la fourrière pour le compte de Montluçon Communauté).

"En 2023, nous avons récupéré environ 600 animaux en fourrière. Certains propriétaires viennent les chercher, mais d’autres en profitent pour les abandonner, et ne viennent pas les récupérer."

"Tous les chiens que nous avons actuellement viennent de fourrière. On les récupère sur la voie publique, on appelle les propriétaires et ils nous disent : “ça tombe bien, je voulais m’en séparer”. Pour les chats, 99 % de ceux que nous récupérons ne sont pas identifiés [Les propriétaires de chats, chiens et furets ont pourtant l’obligation légale de faire identifier leur animal, NDLR]. On ne peut pas contacter les propriétaires qui ne cherchent pas vraiment à les retrouver. Sur une année, il y en a donc peut-être seulement dix qui retrouvent leur propriétaire." 

Laura Morel