World News in French

En haute Corrèze, Laurence Talleux est la spécialiste des plantes sauvages comestibles

En haute Corrèze, Laurence Talleux est la spécialiste des plantes sauvages comestibles

Passionnée de plantes sauvages, Laurence Talleux, propose à partir de Merlines, des sorties et formations pour reconnaître, dans la nature, celles qui sont comestibles. Elle répond à une demande qui touche aussi les grandes tables.

Savez-vous dans la nature reconnaître l’ail des ours, le pissenlit et l’ortie ? C’était encore évident pour les anciennes générations mais moins pour les jeunes… C’est pour cela que Laurence Talleux, Hildegarde de son pseudo, a décidé de partager sa connaissance pointue des plantes sauvages. À Merlines, elle écrit des ouvrages, organise via l’association Echappées sauvages, des sorties nature et des formations. Rencontre.

Comment est née votre passion pour les plantes sauvages comestibles ? Je suis née dans l’Oise, à 70 km de Paris, mes parents étaient presque des citadins. Ce qui était dehors, c’était presque poison pour eux. Mais quand j’ai eu 18 ans, j’ai appris que les plantes sauvages se mangeaient. Ce fut une révélation. C’est là qu’a débuté ma passion. Au départ, je l’ai fait en amateur, j’ai beaucoup lu les ouvrages de François Couplan, un spécialiste. Au début, on me prenait pour une sorcière et finalement, j’ai fait ma place.

Qu’apprenez-vous aux gens qui viennent à vous ou qui lisent vos ouvrages ? Je fais de la vulgarisation des plantes sauvages comestibles. Pour moi, c’est indissociable du cursus d’apprentissage de base, comme compter. Savez-vous que l’ortie est tellement riche pour la santé, elle est bonne à manger, facile à préparer pour faire par exemple des soupes, elle est gratuite dans la nature et facile à reconnaître. Ce sont ces plantes-là que je décris dans mes ouvrages pour que les gens puissent aller dans la nature les chercher et ensuite les cuisiner.

 

Est-ce que ce retour aux plantes sauvages, que nous allions cueillir quand nous étions enfant, est selon vous un mouvement de fond ? J’ai de plus en plus de demandes. L’idée est de reconnecter les gens avec la nature qui les entoure, retrouver ce savoir ancestral, aller chercher ces plantes, savoir les reconnaître. Quand on les a mangées une fois avec quelqu’un qui les connaît, c’est parti. Les gens reviennent vraiment vers ces plantes-là. Le cœur de mes activités, c’est vraiment la n*utrition par les plantes sauvages. Les gens se rendent compte que la chimie a ses limites, ils ont une quête d’autonomie et c’est d’actualité. Aller chercher ses légumes ou fruits dans la nature, c’est quand même plus sympa que d’aller au supermarché. D’autant que c’est gratuit.

Vous êtes installée en haute Corrèze, à Merlines. Est-ce que la nature regorge ici de plantes sauvages comestibles ? On a beaucoup de chance parce que c’est un milieu naturel préservé, il n’y a pas de grandes villes, ce sont des ruraux qui y vivent… On a les orties, les pissenlits, les mûres sauvages, les noisettes sauvages, le tilleul… Pour certaines on ne sait pas que ce sont des plantes sauvages, pourtant elles le sont.

« C’est plus sympa d’aller chercher ses fruits dans la nature qu’au supermarché »

Les grands chefs utilisent de plus en plus de plantes sauvages comestibles dans leur plat. Avez-vous déjà aidé l’un d’eux ? Je travaille régulièrement avec des restaurateurs qui ont des questions. Début 2022, j’ai participé dans les Pyrénées à l’émission Echappées belles de France 5 avec la cheffe Mélanie Zervos. Ils ont fait appel à moi parce qu’elle voulait faire un plat à base de plantes sauvages comestibles. Nous sommes donc allés à la cueillette.

L’été 2020, en Bretagne, un jeune homme est mort après avoir ingéré une forme de ciguë qu’il avait prise pour de la carotte sauvage. Comment aider vous les participants à vos sorties ou vos lecteurs à repérer les plantes comestibles de celles qui sont novices ? Mes livres sont des guides pratiques. Les plantes que je traite sont sans sosie toxique ou alors ce sont des plantes que l’on peut très facilement, à partir du moment où on les connaît, ne pas confondre. Dans mes ouvrages, il y a une méthodologie, une carte mentale pour imprégner les plantes comestibles.  Hildegarde Laurence Talleux dédicacera ses ouvrages le 10 février de 10 heures à 12 heures à la librairie Mymylibri à Ussel. Site internet : echappee sauvages.org.

Estelle Bardelot

Читайте на 123ru.net