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L'entreprise cantalienne Europe Service parée pour décarboner : elle lance son véhicule dédié aux zones à faibles émissions

L'entreprise cantalienne Europe Service parée pour décarboner : elle lance son véhicule dédié aux zones à faibles émissions

Spécialiste des déneigeuses, des balayeuses ou laveuses, Europe Service se diversifie. Dans son usine aurillacoise, elle développe un utilitaire électrique conçu pour les centres-villes. Passe-partout, il pourra aussi bien nettoyer les rues que livrer les citadins en zones à faibles émissions de CO2.

Un investissement de 7 millions d’euros et 69 emplois supplémentaires à l’horizon 2029 pour Autec, à Ytrac, l’usine flambant neuve d’Europe Service. La société aurillacoise voit les choses en grand avec « eTrac », son véhicule du futur.

Toujours à la phase de l’esquisse, cet utilitaire à motorisation électrique est destiné aux collectivités ou à leurs prestataires. « Ce produit s’adresse à tous nos clients actuels, et en particulier à ceux qui vont mettre en place, en France ou en Europe, des zones à faibles émissions (ZFE) », souligne Aurélien Lafon, le PDG d’Europe Service.

Le couteau suisse des centres-villes

Conçu afin de se faufiler dans les petites rues, voies routières ou autres pistes cyclables des métropoles, il s’agit d’un véhicule « compact », bien plus fin qu’un utilitaire classique… mais pouvant tout de même charger 1,3 tonne.

Un véhicule propre pour nettoyer les centres-villes. Et pas seulement, car la liste des applications est longue. « C’est un outil multifonction », détaille François-Xavier Montil, le directeur général d’Autec. « On peut effectivement s’en servir comme laveuse. Ou y installer une petite lame pour déneiger… On peut imaginer, aussi, y mettre de quoi brancher un kärcher, un module électrique, de quoi recharger sa souffleuse », énumère-t-il.

« Un véhicule de pied en cap »

Viabilité hivernale, propreté urbaine, gestion des espaces verts : ce sont déjà les domaines d’expertise d’Europe Service. Qui se diversifie donc par le biais de ce porteur électrique, dimensionné pour les cœurs des villes, capable d’assurer « la livraison du dernier kilomètre » ou encore d’intégrer « la brouette du cantonnier », formule Aurélien Lafon.

« Les équipements sont très importants dans ce projet. Grâce aux outils qu’on lui donnera, on le spécialisera dans chaque métier dont ont besoin les collectivités »

La commercialisation d’« eTrac » débutera à l’horizon 2026, puis sera suivie d’une montée en puissance jusqu’en 2029, où Autec compte produire 800 unités par an. « C’est la première fois qu’Europe Service se lance dans la construction d’un véhicule de pied en cap », note François-Xavier Montil. Il permettra d’annihiler « 73.000 tonnes de CO2 sur cinq ans » d’un équivalent diesel.

Et demain, l'hydrogène ?

Une version dotée d’une pile à combustible à hydrogène, nommée « hyTrac », est également dans les tuyaux. Elle pourrait voir le jour, mais dans un second temps.

Ce véhicule du futur, pour lequel Europe Service vise une homologation européenne, a été retenu parmi les lauréats du plan France 2030, un plan gouvernemental à 54 milliards d’euros lancé fin 2021 par Emmanuel Macron pour « réindustrialiser le pays ».

Subventionné par l'État

Le 17 novembre 2023, Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement (placé sous l’autorité du Premier ministre), a annoncé qu’Autec recevrait 1,2 million d’euros d’aides de l’État afin de mener à bien « ce projet d’excellence », qui entre « dans la logique de décarbonation de notre quotidien ».

Le véhicule "eTrac" est toujours à la phase de l'esquisse. Photo William Duran.

Pour l’entreprise aurillacoise, ce produit constitue une piste de diversification parmi d’autres : tel est aussi le cas d’« E-cône », robot inauguré par Jean Todt, le 5 janvier, qui dépose et ramasse seul des cônes sur l’autoroute.

Romain Blanc

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