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Dans le bassin thiernois, le Syndicat mixte des transports veut accompagner et favoriser l’éco-mobilité dans les écoles

Dans le bassin thiernois, le Syndicat mixte des transports veut accompagner et favoriser l’éco-mobilité dans les écoles

Depuis 2020, le Syndicat mixte des transports urbains du bassin thiernois (Puy-de-Dôme) met tout en œuvre pour encourager les habitants à adopter des modes de déplacements plus doux. Cette année, un programme expérimental est lancé avec trois écoles de Thiers, Lezoux et Dorat.

Que ce soit à l’école Emile-Zola à Thiers, au groupe scolaire Potier Marcus à Lezoux ou à l’école de Dorat, le constat est similaire : la voiture est le moyen de transport privilégié pour déposer les enfants chaque jour. "Notre volonté est d’accompagner les écoles sur l’éco-mobilité, dans le même esprit qu’avec les entreprises", partage Émilie Grille, responsable de projets mobilités actives et partagées au sein du Syndicat mixte des transports urbains du bassin thiernois (SMTUT).

Le programme qui en est aujourd’hui à ses prémices, est expérimental. Mais s’il fonctionne, aura pour vocation de s’étendre à l’ensemble des écoles du territoire de Thiers Dore et Montagne, à savoir une trentaine environ.

Un programme expérimental

Les trois structures ciblées par le Syndicat ont des configurations différentes. "L’école de Dorat est un petit établissement de village avec trois classes, détaille la responsable. Celle de Lezoux accueille 600 élèves et celle de Thiers est au cœur d’un quartier urbain." Mais chacune a des problématiques similaires, à savoir l’ultra présence de la voiture ce qui cause une insécurité importante. À Lezoux, Stéphanie Billet, directrice, ne peut que la constater. "Les parents pratiquent le drive (*). On l’observe au quotidien. Et comme l’école est actuellement en travaux, il y a la volonté de changer les choses. C’est une bonne occasion de s’emparer du sujet et de faire évoluer les pratiques."

Quiz mobilité. Le SMTUT a organisé un quiz mobilité à destination des écoles du territoire. Sept classes et une école à Thiers, Dorat, Saint-Jean-d’Heurs et Vollore-Montagne y ont pris part. C’est finalement l’école de Dorat qui l’a emporté. À la clé pour les élèves vainqueurs : un bon de transport de 100 km autour de l’école avec le transporteur Kéolis.

À Emile-Zola, même constat. "Il n’y a pas assez de places sur les parkings, la rue est très passante, cela devient vraiment dangereux", regrette la directrice Camille Debarges. À Dorat, si la voiture est trop présente aux abords de l’école, ce qui a poussé l’équipe enseignante à s’investir dans ce projet, c’est aussi la démarche environnementale. "Nous sommes déjà engagés dans un projet d’école du dehors, et ce programme complète ce travail d’éducation à l’environnement", précise Sandrine Mazelier, directrice.Dans un premier temps, une phase de diagnostic va être menée conjointement avec le SMTUT et les écoles. "Une enquête va être lancée aux familles, ce qui nous permettra de comprendre les comportements, précise Émilie Grille. Nous proposerons ensuite des animations et nous souhaitons mettre en place un défi mobilité où le but sera de venir à l’école autrement qu’en voiture."

Avec cette action au long cours, le SMTUT ne se fixe pas d’objectif précis.

Nous savons que les changements de comportement peuvent être longs. Nous l’avons constaté notamment avec les usagers des transports en commun dans le bassin.

 Pour preuve, le Syndicat, depuis 2020, mène des actions pour encourager l’utilisation des transports en commun, et c’est seulement en 2023 que les chiffres ont permis de montrer une réelle évolution. "Le nombre d’abonnements annuels a augmenté de 20 %, alors qu’avant, les achats de tickets se faisaient à l’unité. Cela prouve qu’il y a un changement", assure Thibault Carpentier, chef d’exploitation de Keolis, le prestataire pour le réseau de transport.

Une vraie préoccupation pour les plus jeunes

Avec cette action auprès de la jeune génération, le SMTUT ne cache pas son ambition de sensibiliser dès maintenant à l’éco-mobilité les adultes de demain. "Mais c’est déjà une vraie préoccupation pour eux, assure Stéphanie Billet, directrice de l’école de Lezoux. Ils l’évoquent notamment dans les conseils municipaux des jeunes." "Il faut qu’on soit en phase avec eux", complète Émilie Grille.

L’enquête va être proposée avant les vacances d’hiver, pour des résultats analysés début avril. Et les mois de mai et de juin seront mis à profit pour expérimenter des animations et des défis.

(*) Les familles se garent en double file juste devant l’école pour déposer leurs enfants.

Sarah Douvizy

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