Les enfants de familles itinérantes et de voyageurs à bonne école dans le réseau des collèges REV

Trois cent trente-neuf élèves issus de familles itinérantes et de voyageurs fréquentent le Réseau d'établissements des élèves du voyage du Puy-de-Dôme (REV63), qui a vu le jour en 1999 et est constitué de dix-sept collèges. Celui de Maringues - commune où la population de gens du voyage est nombreuse et implantée depuis très longtemps - en accueille 93, soit un quart de l'effectif du réseau.

Le dispositif EFIV permet aux établissements de ce réseau de bénéficier de moyens dédiés à l'adaptation de l'enseignement aux besoins spécifiques de ces enfants. Au collège Louise-Michel de Maringues, vingt-six d'entre eux sont répartis en deux classes qui leur sont destinées (tout en suivant la moitié des cours, à savoir sciences, arts et EPS, avec les autres élèves) et les soixante-sept autres sont dans les classes normales.

Une pédagogie adaptée visant réussite et intégration

Parmi les projets spécifiques mis en place pour les enfants de familles itinérantes et de voyageurs, une séquence mêlant mathématiques et sports sur le thème des Jeux olympiques a été présentée au recteur Karim Benmiloud, qui venait apprécier le dispositif EFIV dans l'établissement, mardi 23 janvier. 

Le principal Christophe Morges, le principal adjoint Sylvain Saigne, et le CPE du collège, Hervé Peyrton, ont dressé un bilan très positif de cet engagement pédagogique au long cours, assuré par "une équipe stable et formée", qui porte ses fruits d'année en année, de génération en génération. "Avec le temps, nous avons obtenu la confiance des familles", ont-ils souligné avec satisfaction, en insistant sur cette importance du lien, notamment en vue de la poursuite de l'intégration sociale au-delà de l'obligation légale de scolarisation.

 

Le recteur d'Académie, Karim Benmiloud (au centre) et la directrice académique des services de l'Education nationale Laurence Amy, Ple sénateur Eric Gold également conseiller départemental du canton de Maringues, accueillis par le principal du collège Louise-Michel (à droite) Christophe Morges.

Inciter à l'école dès 3 ans et accompagner après 16 ans

Les enseignants ont cité plusieurs exemples d'adolescents motivés par la poursuite des études ou de la voie de l'apprentissage pour apprendre un métier, en précisant que "c'est de plus en plus fréquent, même si beaucoup stoppent l'école sitôt atteints leurs 16 ans". L’accompagnement des jeunes et de leurs familles au sortir de la scolarité obligatoire est un des objectifs fléchés par le Conseil départemental, dans le cadre du Schéma d’accueil et d’habitat des gens du voyage 2023-2028, tout comme l’éducation à la santé (menée en partenariat avec le Panning familial) et l’assiduité en classe et la scolarisation dès l’âge de 3 ans. Un objectif est aussi consacré à la lutte contre les représentations et stéréotypes de genre.

"C'est un travail sur le long terme, on se projette sur plusieurs générations"

Les années de collège offrent aussi (à tous les élèves) la possibilité de découvrir le monde professionnel à l'occasion de stages, et les enseignants font remarquer que "la municipalité et les autres employeurs de la ville acceptent très facilement d'accueillir tous nos élèves, ce qui est très appréciable ; et le plus souvent ces stages se passent très bien pour les enfants du voyage".

Les problèmes de mobilité sont l'un des principaux freins à la poursuite d'études - après le collège, il faut aller sur Thiers, Riom ou Vichy, ce qui n'est pas forcément facile - 

Laurence Coupérier