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Comment expliquer le retour des courses sur route dans le Cantal, le royaume des trails ?

Pour trouver la trace des records masculins et féminins du Cantal sur 10 kilomètres, il faut remonter dans le temps. Et sortir des frontières du département, faute d’épreuves locales. En 2017, à Aubagne, Séverine Delamouroux avait fixé la marque à 39 minutes et 28 secondes. Pour les hommes, Fabien Demure avait couru en 30 minutes et 14 secondes les 10 kilomètres de Villeurbanne en 2019.

« Il y a des coureurs qui vont tenter de battre ce record, prédit Julien Rousson, président du comité départemental d’athlétisme. Il y aura désormais l’opportunité de se fixer cet objectif sur place. Ça va créer une nouvelle dynamique. » Car, en plus de Courir à Ydes, course sur route de septembre, deux épreuves sur route vont voir le jour au printemps à Jussac (10 kilomètres et relais), le 10 mars, et à Aurillac (10 et 5 kilomètres), le 27 avril.

« Des épreuves sur route, il n’y en avait presque pas, on s’est dit que ce serait une bonne idée d’en faire une », abonde le président de Naucelles Team Cyclisme, Kévin Goubert, organisateur des 10 kilomètres de Jussac »

« Il y a une offre importante de trail dans le Cantal, mais elle est beaucoup plus faible sur route. Dans le sud du Cantal, il n’y en avait pas », constate François Meyer. Éducateur à Aurillac Athlétisme, il a poussé en compagnie de son collègue Willy Bignon, pour créer cette course.

Un retour réussi à Ydes

« Il y a une attente, c’est sûr, déclare Julien Rousson. Il y a des coureurs intéressés qui participent déjà aux courses à droite ou à gauche, en dehors du département. » Le club d’Ydes Athlétisme peut en témoigner.

Course sur route de 2013 à 2018, redevenue trail ensuite, l’épreuve Courir à Ydes a finalement retrouvé un format routier en 2022 avec un 5 kilomètres, un 10 kilomètres et un semi-marathon. « L’an passé, on a fait notre record d’affluence, route et trail confondus, assure la présidente Marlène Vigier. On a eu 140 coureurs, pour nous, c'est énorme. C’est pratiquement le double de notre moyenne annuelle. »

Un succès qui ne l’étonne pas : « Je suis coureuse depuis très longtemps, et je me rends compte que les gens reviennent vers la route. C’est l’essence même de la course avec les chronos, les entraînements… » Pour les Ydois, le retour à la route permet de se différencier face aux nombreux trails format court qui existent à la fois dans le Cantal, avec une trentaine de trails inscrits au calendrier, mais aussi dans les départements voisins.

D’autant que ces courses locales sur des distances standardisées (5 km, 10 km, semi-marathon…) permettent aux meilleurs coureurs de se qualifier pour les championnats nationaux. À condition d’être labellisé, ce qui ne sera pas le cas des épreuves jussacoises et aurillacoises cette année puisqu’il faut au moins un an d’existence pour obtenir ce label. Ydes, en revanche, a vu ses trois formats labellisés pour la prochaine édition.

Ces épreuves sur route n’accueillent pas seulement des coureurs chevronnés, avides de chronos et de records.

« C’est une course plate, plus facile qu’un trail, qui va permettre à des coureurs qui n’ont jamais mis de dossard de se dire : “Tiens, pourquoi je ne ferais pas cette course-là ?” »

D’autant que les 10 kilomètres sont ouverts aux jeunes jusqu’à la catégorie des cadets et les 5 kilomètres jusqu’aux minimes, des catégories souvent oubliées dans les trails. De quoi créer des vocations pour un jour défier les records du Cantal sur des tracés labellisés dans le département.

Les inscriptions en ligne pour les courses de Jussac et d'Aurillac, sont ouvertes sur Klikego.

Mathieu Brosseau

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