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“Peacemaker” : Vera Sola entre orchestrations sophistiquées et élans minimalistes

Le folk lumineux et les idées noires d’une orfèvre américano-canadienne habitée par la perfection de son art.

On remercie de tout cœur Elvis Perkins d’avoir su encourager son amie de longue date, Vera Sola, Danielle Aykroyd de son vrai nom, à rejoindre son groupe et à prendre confiance en ses capacités musicales. La multi-instrumentiste américano-canadienne a transformé ses doutes en points d’appui pour une carrière solo, débutée fin 2017 avec un étonnant EP de reprises où les brûlots punk des Misfits avaient muté en folk songs intemporelles.

Dotée d’une voix de chardon, belle et épineuse, la trentenaire diplômée d’Harvard dévoile à présent son deuxième album, cinq ans après le majestueux Shades qu’elle avait en grande partie réalisé en autarcie. Pour Peacemaker, enregistré à Nashville, elle a choisi de s’entourer d’une dizaine de musicien·nes sans pour autant dénaturer la singularité de son songwriting, qui injecte toujours du venin dans le folk et l’Americana.

Des réminiscences d’Edgar Allan Poe et de Weyes Blood

Derrière sa silhouette fragile et ses longues robes romantiques, la jeune femme en impose, n’hésitant pas à briser les moments d’apaisement par des coups de sang salvateurs.

En équilibre subtil entre orchestrations sophistiquées et élans de minimalisme qui font parler le silence, Vera Sola nous invite à pénétrer dans sa maison hantée pour écouter ses contes ténébreux merveilleusement contrebalancés par un lyrisme voluptueux, à mi-chemin entre Edgar Allan Poe et Weyes Blood. Un envoûtement qui trouble autant qu’il ravit.

Peacemaker (City Slang/PIAS). Sortie le 2 février.

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